Algérie

MOUSSA TOUATI CRITIQUE LES REFORMES POLITIQUES INITIEES : «Le pouvoir fait fausse route»


Pour rejeter les projets de lois devant constituer le soubassement juridique aux réformes politiques annoncées en avril dernier, le président du Front national algérien, Moussa Touati, ne fait pas dans le détail. «De telles lois ne travaillent pas le pays», a-t-il asséné encore hier devant un parterre de cadres du parti, réuni pour préparer et mettre en branle une pré-campagne électorale.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Débitée d'un trait ininterrompu, l'allocution de Moussa Touati a été un réquisitoire contre le pouvoir en place. «Qu'ils partent et laissent la place aux nouvelles générations !» a-t-il clamé, comme pour dénoncer cette gérontocratie qui poursuit de gouverner un pays de jeunes. Ces mêmes gérontocrates, de l'avis du président du FNA, refont encore fausse route pour avoir édicté des lois qui ne traduisent nullement les aspirations populaires. «On n'était pas convaincu par le semblant du dialogue mené en vue de ce qu'ils ont appelé reformes politiques et nous ne cautionnons pas les projets de lois élaborés dans ce sens», a-t-il rappelé. Les députés du FNA savent, donc, quelle attitude adopter lorsqu'il sera question du vote desdits projets de lois. Le parti maintien de revendiquer l'élaboration d'une charte nationale, puis une constitution avant d'arriver aux différentes lois. Raisonnement logique, puisque la Constitution est la loi fondamentale à laquelle devraient se conformer l'ensemble des lois. Mais la démarche du gouvernement étant mise en branle, Moussa Touati ne pouvait rester sans décocher des critiques. Ainsi il a considéré que la disposition du projet de loi relatif au code électoral et qui oblige à un quota (30%) de femmes dans les listes électorales comme une insulte à la femme. «On refuse que la femme soit considérée comme une handicapée à qui il faudra céder la place par charité et compassion», a-t-il affirmé, rappelant au passage que la femme est constitutionnellement l'égale de l'homme. «Que ceux qui ont élaboré cet avant-projet de loi fassent de la place à la femme au sein des institutions, du gouvernement jusqu'à la wilaya», a-t-il lancé en guise de défi. Moussa Touati a estimé également qu'à travers le projet de loi sur les partis politiques, le gouvernement a reconduit la mainmise et la soumission des partis à l'administration. Une situation qu'il a dénoncée, bien entendu. Il a également considéré la dernière augmentation du SNMG, décidée lors de la récente tripartite, comme une mesure inopérante. Selon lui, les membres de la tripartite méconnaissent la réalité du citoyen algérien. Moussa Touati, dont le parti va inaugurer, dès le 7 octobre prochain, une série de conférences au niveau des daïras, a prédit une crise économique aiguë. Il a aussi maintenu à qualifier l'APN d'Assemblée illégitime.
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