Algérie

Moussa Touati annonce sa candidature pour la présidentielle 2009



«Je ne jouerai jamais au lièvre…» Le président du FNA a annoncé officiellement sa candidature pour la présidentielle 2009, lors d’une conférence de presse animée hier au siège de son parti. «Nous n’accepterons jamais de jouer au lièvre; nous sommes des acteurs principaux», dira ainsi le chef de file de la troisième force politique du pays, le Front national algérien (FNA). A sept mois de la présidentielle 2009, Moussa Touati écarte tout plébiscite d’un quelconque candidat potentiel. Il est important, selon lui, de se mettre dans la bataille, à l’instar des précédentes échéances locales et législatives. Pour le porte-parole du FNA, «il n’est pas question de fuir ses responsabilités devant une telle échéance» qui donnerait une autre dimension à son parti, ce qui permettrait, du coup, de connaître le poids de sa formation sur l’échiquier politique. Interrogé par ailleurs sur la révision constitutionnelle, M. Touati a plaidé pour. Toutefois, il refuse qu’elle passe devant l’APN, «mal élue avec un taux de votants ne dépassant pas les 19%». Pour le président du FNA, seule la voie référendaire est à même d’évacuer cette question cruciale, laquelle a suscité beaucoup de remous au sein de la classe politique. Revenant sur le dossier brûlant de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, M. Touati estime que «la charte, inappliquée en totalité, n’a pas traité en profondeur la crise algérienne qui, au préalable, est une crise de confiance entre les gouvernants et les gouvernés.» Et de dénoncer «le laxisme dans la mise en œuvre de cette charte qui n’a pas encore pris en charge beaucoup de cas sociaux.» «Aujourd’hui, souligne-t-il, il ne s’agit pas seulement de dédommager les victimes, mais de chercher aux racines de cette crise qui remonte aux événements d’octobre 1988.» A ce propos, le chef de file du FNA appelle à «l’ouverture d’une enquête pour déterminer les tenants et les aboutissants de cette crise sanglante qui a fait des dizaines de milliers de victimes.» «Il faut qu’on se mette à table pour discuter de l’origine de cette crise qui a fait qu’un Algérien meurt sans raison et que les choses se fassent sans le moindre respect des lois», a-t-il regretté avant d’enchaîner: «Je n’ai rien à fiche de la santé démocratique de l’Algérie si je vois des Algériens mourir et se suicider et l’économie du pays aux mains des étrangers.» Concernant la rentrée sociale, le conférencier met en garde le gouvernement contre «les signes avant-coureurs de l’explosion sociale généralisée et son incapacité à ouvrir des perspectives, notamment aux catégories jeunes et à trouver des solutions aux problèmes sociaux, en faisant instituer une loi pénalisante sur la harga et une autre sur l’orientation agricole qui sert, toujours d’après lui, les intérêts étrangers que le réel investissement national.» «Cette loi, déplore-t-il encore, hypothèque réellement l’avenir de la propriété de nos terres, du moment où elle aboutira à une véritable opération de blanchiment de biens immobiliers douteux, soit par des transactions avec l’ex-colonisateur soit par l’accaparement des biens Wakfs.» Il se demande par ailleurs «à quoi rime la crédibilité des lois si les pouvoirs publics sont les premiers à les enfreindre.» Comme la promulgation par décret présidentiel, précisera-t-il, entre deux sessions parlementaires, de la loi de finances complémentaire 2008. D’autre part, le porte-parole du FNA estime que «l’erreur stratégique due à l’échec de certains choix économiques du président de la République a coûté au pays quelque chose comme 40 milliards de dollars.» Il se demande enfin «à quoi ça sert de reconduire les mêmes politiques et les mêmes hommes qui ont échoué et prouvé leur incapacité à gérer l’intérêt général du peuple.» Abed Tilioua


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