Algérie

Moussa Touati



Moussa Touati
Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA), participe aujourd'hui à sa troisième élection présidentielle.Révélé au grand public lors de la présidentielle de 2004, Moussa Touati fait figure d'ovni politique. Le président du Front national algérien (FNA) participe pourtant à sa troisième élection présidentielle. Natif de Beni Slimane, dans la wilaya de Médéa, en 1953, Moussa Touati a de multiples facettes. En plus de la politique, l'homme a été agriculteur, policier et douanier. De quoi remplir des dizaines de biographies. Et il n'y a pas que cela : atypique, Moussa Touati a étudié en Algérie, en Libye et en Syrie.De l'école des cadets de la Révolution, véritable pépinière de futurs cadres de l'armée algérienne et autres institutions de la République, à l'école de formation douanière et jusqu'aux écoles de Tripoli et Damas, Moussa Touati n'a rien raté.Malgré une carrière de motard et de douanier, ce fils de chahid, engagé depuis les années 1970, est rattrapé par ses penchants pour la politique. Malgré son engagement dans le combat des enfants de chouhada au début des années 1980, Moussa Touati n'a jamais coupé le cordon ombilical qui le lie au parti unique. Aussi, lorsqu'un groupe de militants du mouvement démocratique berbère l'invite à intégrer la Fédération des fils de chouhada, il joue la confusion. «Lorsqu'on lui demande de réclamer la démocratie dans le pays, il revendique la libre parole dans les appareils du parti», témoigne un militant de l'époque resté dans l'opposition.Ce rôle joué auprès des militants clandestins pousse Moussa Touati à créer la Coordination nationale des enfants de chouhada en 1989.Il surfe alors sur les problèmes que vit cette tranche de la société pour se faire une place dans ce qui est communément appelé la «société civile». Relation ambiguë avec le parti uniqueL'homme n'a aucune fonction officielle, mais cette position lui donne accès aux salons du pouvoir dans une Algérie qui vit, durant la décennie 1990, des années de sang. Par la grâce de certains cercles du pouvoir, M. Touati réussit à transformer son organisation en parti politique. Il crée ainsi en 1998 le Front national algérien (FNA) dont le sigle ressemble à celui du FLN. Comme pour le parti unique, la nouvelle formation se veut «nationaliste» et porteur des valeurs de la Révolution de Novembre 1954.C'est sous la bannière de ce parti que M. Touati se présente à la présidentielle de 2004. On lui attribue des résultats médiocres. Poussé par la magie de la fraude ou aidé par la confusion créée avec le FLN, le FNA devient, lors des élections locales de 2007, l'une des principales forces politiques du pays. Parti de rien, Moussa Touati a surfé sur les mécontentements qui ont divisé certains anciens partis et se retrouve à la tête d'une formation politique qui gère désormais des dizaines de communes. Plus que cela, le FNA compte 13 parlementaires et enregistre de nouveaux ralliements.M. Touati est gonflé et se laisse pousser des ailes. Il passe à l'offensive et rêve de présider «la première force politique du pays». C'est avec cet esprit de vainqueur que l'ancien éleveur de volailles se présente à l'élection présidentielle de 2009. Mais il déchante vite. Il arrive en troisième position derrière Abdelaziz Bouteflika et Louisa Hanoune, avec 2,3% des voix. Le candidat malheureux a beau crier à la fraude, accepter de jouer, c'est admettre l'issue du match... M. Touati récidive en 2012. Son parti a perdu du terrain par rapport au précédent scrutin. Pis, en quelques semaines, il perd tous ses députés, partis rejoindre d'autres formations politiques. Il mène alors une vraie vie de solitaire. Un bras de fer l'oppose de nouveau aux cadres du parti. Il a dû batailler fort avant de pouvoir organiser un congrès en 2012.M. Touati, affaibli, garde tout de même sa mainmise sur le parti. Ni les accusations de détournement de fonds ni les tentatives de putsch n'ont pu à bout de la volonté du président du FNA : il se représente pour la troisième fois à la course à la présidence de la République.




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