Algérie

Mouss (Goupe Zebda) : « Le débat sur l?identité ne se fera pas sans nous »



Après un premier album en français, Mustapha (Mouss) et Hakim Amokrane, transfuges du groupe Zebda, ont publié le 22 octobre en France un album intitulé Chansons de l?immigration algérienne sous le titre Origines contrôlées avec un répertoire de chansons de l?immigration algérienne des années 1940 à 1970. Mouss a répondu à nos questions.  Se tourner vers les chansons d?exil, n?est-ce pas tourner le dos aux difficultés de l?intégration, revenir en arrière, face à la difficulté d?aller de l?avant ?  Non, c?est s?adosser à quelque chose de vraiment solide pour avancer. Nos parents, à leur arrivée en France, n?étaient pas instruits, mais ils étaient cultivés. On vit dans une société française qui renvoie une image négative de l?immigration. Nous, on dit non, il y avait chez nos anciens du courage, de la culture et de l?identité. Cette année avec la campagne présidentielle et la notion d?identité nationale, cela donne envie de réagir. Pour nous, cet album, c?est une réaction. On est français avec notre histoire particulière. Ce débat sur l?identité, il ne se fera pas sans nous.  Justement comment est né le projet de cet album ?  Il y avait déjà eu le projet 100% collègues, avec des amis qui font du flamenco et nous chantions en kabyle, notamment des chansons d?Idir et le Festival Origines contrôlées dont ce sera la 4e édition cette année. On a décidé d?aller plus loin et de faire un disque. Cela fait longtemps qu?on collecte des enregistrements. On a concrétisé cette année.  On sent aussi un métissage dans les arrangements. C?est voulu ?  C?est justement ça qui est intéressant. On prend ces morceaux-là, on les propose à nos amis musiciens dont ce n?est pas du tout l?histoire. Ils se les approprient. Cette énergie-là, elle parle à tout le monde.  Comment s?est fait le choix des titres ?  Difficile, car il y en a des centaines et des centaines. On a pris des chansons qu?on arrivait à arranger naturellement. On a enregistré l?album en trois jours car on voulait qu?il y ait cette notion de vie, de spontanéité, de plaisir, une appropriation immédiate. On a aussi choisi quelques mythes. Des chansons qu?avec mon frère Hakim on écoutait à la maison, et puis ce que nous avons entendu à l?adolescence, comme Djamel Allem.  Et Zebda le groupe, il revient quand ?  Quand on se voit, ça nous titille de reprendre mais autant nous que Magyd, on est bien occupé. Le groupe est entre parenthèses, mais pas fini.


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