Algérie

Mourad Medelci: Une délégation du CNT bientôt à Alger



Alger va recevoir dans les prochains jours une importante délégation politique du Conseil national de transition (CNT) libyen. En fait, c'est pratiquement le nouvel homme fort de Libye, qui serait attendu à Alger pour officialiser la reconnaissance de l'Algérie des tombeurs de Maamar Kadhafi. Après moult péripéties.

Hier mardi, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, annonçait la nouvelle en soulignant qu'une délégation du CNT effectuera «bientôt» une visite en Algérie. Le ministre n'a pas donné de date de cette visite, mais a seulement précisé que ‘'le calendrier sera établi prochainement''. «J'ai eu, avant-hier, un entretien téléphonique avec M. Mahmoud Jibril (président du Conseil exécutif du CNT) et nous avons convenu qu'une délégation libyenne nous rende visite bientôt», a-t-il précisé dans une déclaration à la presse en marge de l'ouverture d'un atelier de l'ONU sur les changements climatiques.

 Prévenant certains commentaires relatifs aux attaques directes de membres du CNT sur une ‘'aide'' algérienne aux troupes de Kadhafi en déroute, il a relevé que ‘'la question de la Libye ne doit pas être gérée à travers le prisme quelques fois déformant des déclarations des uns et des autres». Pour M. Medelci, ‘'il faut rester extrêmement concret, pragmatique et fidèle à ses convictions». «Nos convictions, c'est que la Libye est un pays frère et nous devons travailler avec ce pays de manière sincère en tenant compte du fait que pour nous, c'est certainement une priorité». L'Algérie, qui avait gardé une position neutre et s'était gardée de toute déclaration dans un sens ou un autre, depuis le début de la guerre civile en Libye, s'attirant même les foudres des dirigeants de la rébellion libyenne et certains sarcasmes européens, a finalement décidé d'ouvrir le jeu fin septembre à New York, lors de l'assemblée générale de l'ONU. M. Medelci avait alors déclaré à la presse que les relations de l'Algérie avec le CNT libyen, jusque-là «quasi officielles», vont passer au stade de «relations officielles». «Sur la base des engagements du CNT et de la position exprimée par l'Union africaine, les relations quasi officielles que l'Algérie entretenait avec le CNT seront transformées en relations officielles».

Il avait même souligné «la forte volonté de l'Algérie de travailler avec les responsables de la Libye nouvelle pour améliorer les relations bilatérales dans tous les domaines». A New York également, il avait affirmé que ‘'l'Algérie a décidé de travailler avec les nouvelles autorités libyennes et de faire que la coopération entre les deux pays redevienne une coopération normale, et je dirais même une coopération particulièrement renforcée dans tous les domaines''.

Il avait alors annoncé que l'Algérie et le CNT libyen vont former prochainement des commissions qui se pencheront sur des dossiers de coopération pour donner à leurs relations un «caractère officiel et continu». La position d'Alger vis à vis des nouveaux maîtres de Tripoli, soutenus et armés par les pays influents de l'OTAN, dont la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, est désormais claire. Sur le terrain, les troupes du CNT achèvent de prendre le contrôle de la ville de Syrte, bastion des pro-Kadhafi, alors que la ville de Bani Walid échappe encore aux rebelles.

BANI WALID RESISTE, SYRTE TOMBE

Le commandant des forces du CNT à Bani Walid, Moussah Younès, avait suspendu lundi les combats «pour donner une dernière chance aux civils de fuir et aux forces loyalistes de se rendre». Il avait toutefois prévenu que les combats reprendraient probablement mardi ou mercredi pour tenter de faire tomber Bani Walid, l'un des deux derniers bastions pro-Kadhafi, assiégé depuis plus d'un mois. A Syrte, par contre, c'est pratiquement les derniers moments des troupes fidèles au régime de Kadhafi, et de la ville sous l'ère Kadhafi. Les combattants du CNT étaient en passe mardi de prendre le contrôle de la ville où les hommes fidèles à Kadhafi sont poussés dans leurs derniers retranchements, après un mois de siège sanglant. La chute de Syrte équivaut pour le CNT à la libération quasi totale du pays, et ouvrira la voie à la formation d'un gouvernement chargé de gérer la période de transition jusqu'à la tenue d'élections générales. «C'est presque fait, il ne reste presque plus rien», selon l'un des chefs du front est et de la brigade «Libye libre», Nasser al-Mgasbi, alors que les pro-Kadhafi étaient acculés à battre en retraite dans une zone constituée de la place centrale et de secteurs plus au sud où étaient concentrés les combats. «Il nous reste encore deux kilomètres carrés à prendre pour libérer totalement la ville», a déclaré plus tôt dans la journée le commandant de la brigade «Libye libre», Wissam ben Ahmed.

 La bataille de Syrte, ville symbole à laquelle les forces du CNT ont donné l'assaut le 15 septembre, a coûté la vie à des centaines de personnes, alors que Maamar Kadhafi et ses fils restés en Libye demeurent introuvables.




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