«Pas de bases militaires américaines en Algérie»
Les menaces que fait peser Al-Qaïda sur le Maghreb et le Sahel relancent de nouveau l’idée d’une base militaire américaine dans le Sud, raison pour laquelle notre ministre des Affaires étrangères est intervenu hier sur les ondes de la Chaîne 3.
Le ministre des Affaires étrangères devait remettre ainsi les pendules à l’heure et dire que notre pays ne prêtera jamais son sol à quelque puissance que ce soit pour y ériger des bases militaires. «La souveraineté de l’Algérie est non négociable et il n’est pas question, aujourd’hui, d’ouvrir la voie à la création de bases militaires étrangères en Algérie», a tranché Mourad Medelci en insistant, comme pour mettre les points sur les i, que «cette question n’est pas à l’ordre du jour». Cela dit, il reconnaîtra au terrorisme son caractère transnational qui doit donc nécessiter une collaboration de cette dimension, le ministre plaide néanmoins pour des modes de lutte de type local.
«Il est reconnu que le terrorisme est un phénomène transnational et chaque pays a intérêt à s’organiser pour lutter contre ce fléau à l’intérieur de ses frontières», dit-il en explicitant bien qu’»il ne s’agit pas de déposer les bases (militaires) là où il y a le terrorisme». En fait, les propos de Mourad Medelci se veulent un énième démenti à l’information selon laquelle les Etats-Unis, dans le cadre de la stratégie de lutte contre le terrorisme, auraient émis le souhait, mais sans en formuler officiellement la demande, d’installer une base militaire à Tamanrasset pour pouvoir contrôler le mouvement des groupes armés au Sahel et dans le Maghreb. Le fait que la question de la base militaire rebondisse à nouveau n’est pas innocent, car l’ancien ambassadeur des USA à Alger, Robert S. Ford, avait souligné que son pays n’avait jamais exprimé la volonté de voir installer une base militaire à Tamanrasset, dans le cadre de l’Afrique Com, le commandement africain chargé de coordonner la lutte contre le terrorisme en Afrique. Il est vrai que les Américains n’ont jamais formulé officiellement de demande dans ce sens, sachant le caractère sourcilleux des Algériens par rapport à la souveraineté nationale, mais il reste qu’une telle base dans une région comme Tamanrasset, de par sa position géostratégique, cadrerait fort bien avec les plans militaires US. Et d’ailleurs, certains observateurs des relations algéro-américaines ont imputé le froid qui existe entre Alger et Washington au refus de cette base militaire et à la révision de la loi sur les hydrocarbures qui impose des surtaxes aux sociétés étrangères, les Américaines en particulier. Tout en adhérant à une stratégie internationale de lutte contre le terrorisme, l’Algérie s’en tient plus que jamais à son idée de charte qui balise cette lutte et qui définit rigoureusement le phénomène terroriste.
Interrogé par ailleurs sur «l’existence réelle» d’Al-Qaïda en Algérie, il a rétorqué que «le phénomène d’Al-Qaïda n’est pas algérien».
«Il a ses relais un peu partout», fera-t-il remarquer en relevant que cette branche «tire profit, sur le plan médiatique, de quelques attentats commis de temps à autre». Considérant que «cette branche a transformé des innocents en kamikazes et destructeurs souvent contre leur gré», le ministre a fait remarquer à propos des derniers attentats commis en Algérie, que «la population, dans son intégralité, est pour la paix et la réconciliation nationale et donc contre le terrorisme».
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Posté Le : 07/10/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com