Le déplacement de M. Medelci devrait préparer la venue prochaine de Mustapha Abdeljalil en Algérie, prévue depuis un bon moment. Cette visite a été maintes fois annoncée, mais autant de fois reportée.Les relations algéro-libyennes sont en passe de redevenir ?normales?, après une zone de turbulences, suite au conflit qui avait conduit à la chute du régime de Kadhafi.
La visite qu'effectue depuis hier le chef de la diplomatie algérienne à Tripoli est la première du genre d'un haut responsable algérien, depuis la chute de Kadhafi.
Répondant à l'invitation de son homologue libyen, Achour Saâd Ben Khayal, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, aura à cette occasion des entretiens avec le président du Conseil libyen de transition (CNT), Mustapha Abdeljalil, et le Chef du gouvernement libyen, Abderrahmane El-Kib.
Cette visite a pour but d'?écouter? les responsables libyens sur ce qu'ils considèrent comme ?points importants? pour les relations bilatérales, avait déclaré auparavant M. Medelci.
?Nous allons examiner tous les points et surtout écouter nos amis libyens sur ce qu'ils considèrent comme étant les points d'ancrage les plus importants de nos relations bilatérales?, avait-il souligné.
Le chef de la diplomatie algérienne avait également qualifié cette visite d'?étape s'inscrivant dans une série de visites à effectuer dans les deux pays?, précisant également que celle-ci intervient suite à plusieurs rencontres bilatérales.
Le déplacement de Mourad Medelci devrait préparer la visite de Mustapha Abdeljalil en Algérie. Prévue depuis un bon moment, cette visite a été maintes fois annoncée, mais autant de fois reportée.
Même si rien n'a filtré sur la teneur des discussions entre les chefs de la diplomatie algérienne et libyenne, il est fort à parier que les deux parties évoquent la lancinante question de la sécurité au niveau des frontières et des mesures prises par les nouvelles autorités de Tripoli afin de mieux contrôler les armes tombées entre les mains des rebelles et dont certaines ont déjà franchi la frontière. La question de la sécurité figure parmi les principales préoccupations de l'Algérie, d'autant plus que le retour forcé des Touaregs maliens chez eux, jadis soutenus par Kadhafi, n'a pas tardé à rallumer le conflit avec le gouvernement de Bamako, avec toutes les conséquences que l'on connaît.
Alger a toujours plaidé pour un règlement pacifique et concerté des problèmes auxquels font face les pays de la région, sachant que tout conflit qui éclate dans la région aura des conséquences sur le voisinage.
Mais le dossier sécuritaire n'est pas le seul qui intéresse les deux parties. Du côté de Tripoli, on insiste sur l'extradition de la famille de Kadhafi réfugiée en Algérie. D'ailleurs, le président du CNT avait commis un impair diplomatique la semaine dernière en affirmant que son pays risquait de revoir ses relations diplomatiques avec les pays qui refusent d'extrader les proches de Kadhafi.
Une affirmation qui avait fait réagir la diplomatie nigérienne, qui avait rappelé que son pays n'allait pas extrader le fils de Kadhafi, tant qu'il n'a pas des garanties suffisantes pour que ce dernier bénéficie d'un jugement équitable.
Alger avait adopté la même attitude l'an dernier, en recevant la famille de Kadhafi, notamment en évoquant des raisons humanitaires (accouchement de Aïcha Kadhafi) et avait affirmé que le jour où la Libye serait dotée d'institutions élues et reconnues par la communauté internationale, elle agira en conséquence. Mais, entre-temps, Aïcha Kadhafi s'est particulièrement distinguée, à travers des déclarations qui ont mis dans la gêne Alger, au point de lui faire de nombreux rappels à l'ordre. On avait même laissé entendre, à un certain moment, que celle-ci allait quitter l'Algérie pour aller s'installer quelque part en Afrique.
Du côté d'Alger, on s'inquiète sur le sort des investissements de Sonatrach en Libye et du sort des Algériens résidant en Libye. Même si on tient à rester confiant quant à leur pérennité, on voit, tout de même, que les nouveaux alliés de la nouvelle Libye affichent ouvertement leurs appétits et veulent leur part du gâteau.
Les deux pays, engagés dans la nouvelle dynamique de relance de l'UMA, devraient, également, aborder cette question qui devrait permettre aux deux pays, et à ceux de la région, de repartir sur de solides bases en vue de concrétiser enfin le rêve maghrébin.
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Posté Le : 06/03/2012
Posté par : archives
Ecrit par : Azzeddine Bensouiah
Source : www.liberte-algerie.com