Algérie

Mourad Ferguene a des chansons à mettre dans les c'urs Il est loin le temps de la boxe



Mourad Ferguene a des chansons à mettre dans les c'urs Il est loin le temps de la boxe
Et c'est qu'il joue bien des vocalises, le Sieur ! Car, on ne saurait le départir de qualifiant de seigneur quand on voit que la carrure du boxeur n'a rien à envier à sa silhouette longiligne qui se mouvait alors dans de grands matches de boxe face à des signatures africaines, européennes... le sport lui colle aux muscles et le fait encore jeune. Une jeunesse avec laquelle il a brillé en champion d'Algérie, de 1975 à 1980, rien que ça !... Mais encore, lorsque ce fils de son père, Boudjemaâ Ferguene, allie la noblesse du sport à celle du chaâbi dans lequel il excelle. Une voix qui sied à merveille et des mains qui débarrassées de leurs gants après 34 combats, alors qu'il n'avait que 34 ans, égrènent avec un doigté de professionnel, les cordes d'une guitare qu'il brigue en toute occasion. Celles qu'il crée et celles qu'on lui demande de festoyer. Du ring à la scène, le rythme est là, omniprésent dans le corps et dans la tête. Pour démontrer que la boxe est tout à fait le sport noble par excellence et que même dans la violence des coups, on se doit de manipuler avec délicatesse l'exercice des répliques à assener à l'adversaire selon les règles de l'art. Eh bien, Mourad, en 34 ans de carrière et une fois ses gants rangés, rejoignait sa clique d'El Houma ou rangeait ses muscles dans une pièce de la maison natale à Bab El Oued pour s'adonner à son autre penchant, la chanson. La voix caverneuse montait alors en cadence dans tout l'appartement ouvert sur la baie d'Alger. Une fort belle manière d'entretenir sa passion héritée tout naturellement du maître du « qanoun », Boudjemaâ Ferguene. Lui qui incarnait de par son métier, le monde du chaâbi dans lequel la famille, du reste, a toujours trempé. Mourad en parle avec un sourire large comme ça, lorsqu'il replonge dans sa prime jeunesse, lui l'éternel jeune, pour se revoir empli de cette musique, dans l'entourage quasi quotidien du père, des artistes, tel qu'El Anka, Zahi, Aziouz Raïs... des mélodies qui lui reviennent spontanément car indémodables et comment en serait-il autrement de ce patrimoine populaire inépuisable ' Donc pour le jeune fan, énormément d'écoute de cette musique qui touche le for intérieur, « iqis » dans le jargon populaire. Une ambiance sans pareille des fêtes traditionnelles familiales connues sous l'appellation d'« El Ali », qui résonnait doucereusement dans tout le quartier à partir des terrasses d'immeuble d'Alger « leqdima ». Mourad résume cette aura dans laquelle baignaient tous les Algérois en cette atmosphère feutrée, « Khaloui » comme diraient les avertis, chargée d'émotion, de sensibilité dans un esprit de communion. Un moyen, le meilleur pour communiquer.


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