Algérie

Mouni Benkhodja expose le "Corpo" et ses tourments



L'art anatomique de Mouni Benkhodja n'est ni l'ébauche dite corporelle ni l'acte d'enjoliver l'enveloppe charnelle à l'aide du "body painting", où la frise décorative du tatouage et le piercing s'ajoutent à d'hallucinantes photos qui meublent les pages people. Alors, et pour s'éloigner de ce qui enlaidit le corps, l'artiste peintre Mouni Benkhodja s'interdit l'entaille, mais aussi l'incision dans le tissu charnel. En revanche, l'artiste a le chic pour décrire et modéliser le corps qu'elle offre dans toute sa somptuosité au regard qui s'abstient du voyeurisme.Et, à y voir l'"expo" dite "Corpo", que Mouni Benkhodja dédie à la femme qu'est la féconde source de l'esthétique, l'artiste y mêle aussi "Lei" ou (lui) l'homme. Sage dans son approche, l'artiste peintre fusionne la galanterie de "Amore a prima vista" (Amour à première vue) de l'homme à l'élégance de la femme, pour qu'elle ne soit pas dans les rets de "La Solitudine" (solitude). Mieux, l'art de Mouni Benkhodja est un diaporama de toiles où l'on voit d'anonymes créatures auxquelles la féminité a l'air d'être dévoilée sans qu'elles révèlent une once de leur féminité derrière le haïk de la pudeur.
Néanmoins, il y a l'éloquence de leurs frimousses, où il est aisé d'identifier l'écho d'une parole muette ou, à défaut, l'assourdissante lueur d'un regard. En ce sens, c'est l'intelligente harmonie qu'il y a à extraire du corps, et Mouni Benkhodja le fait d'expressif talent. Et d'un germe à l'autre, cet enfant de Yemma Gouraya (Béjaïa) semble évoquer la coquetterie à l'aide des fragments des Femmes d'Alger dans leur appartement (1833) d'Eugène Delacroix (1798-1863). Autant d'échantillons qu'elle est allée cueillir en l'an 2011 à la cité de "La Louve" de la Rome éternelle (Italie), ce pays de la "Renaissance" qui a rayonné sur l'Europe, a-t-on su de Mouni Benkhodja.
Et de la ville de Romulus et Remus, cet élève issu de l'école de l'autodidactie est allé ensuite en 2013 à Bologne "La Savante", eu égard à son université célèbre qui date de l'an savant de 1088. Certes que le choix de l'Italie n'est pas fortuit, puisqu'elle a dressé son chevalet à l'atelier de dessin et de peinture du professeur Davide Peretti Poggi, a déclaré notre interlocutrice, qui nous a fait faire le tour de sa douzaine de toiles, qu'elle expose jusqu'à aujourd'hui à la galerie Ifru-Design (Télemly).
Autant de toiles qu'elle a peintes lors de son séjour d'apprentissage dans l'atelier de l'artiste plasticien et auteur de l'Emergé et Submergé, qui n'est autre que le fils de son père, l'artiste peintre Wolfango Peretti Poggi (1926-2017). D'ailleurs, c'est au "Matin" de son enfance qu'elle a repéré le trait de crayon de son papa, caricaturiste de son état. Et au "Midi" d'une tranche de sa vie, Mouni Benkhodja se voue "Per sempre" (pour toujours) à l'adoration du trait de l'esquisse du corps qu'elle croque jusqu'à la "Fine giornata" (fin de journée), croit-on savoir à l'intonation de son talent.
Alors, et pour que vous n'ayez pas de "Rimpianti" (remords), le mieux est d'aller pour quêter "Il riposo" (le repos) qu'il suffit d'effleurer à fleur de la chaire de ses doigts, où il y a le doigté de Mouni Benkhodja.



L. N.


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