Hélas, ce fut une pensée posthume. Un vécu édité sans la présence de son personnage. Parti beaucoup trop tôt ? Sans doute. Mais parti sans que son coeur n'est pu jouir d'une liberté, d'une paix intérieure, tant espérée, tant désirée. Une victoire tant attendue ainsi qu'une lutte tant redoutée qu'il en a fait son ultime confession.
Paru aux éditions Le Seuil en 1962, « Le journal » de Mouloud Feraoun aura été le témoignage exclusif de 8 années de guerre où le sang recouvrait chaque terre.
Mouloud Feraoun écrit ses pensées, ses doutes et incertitudes. Il confit ses angoisses et fait part de ses états d'âme et humeurs. Il dépeint ses peurs et ses malheurs et la fureur de chaque heure. Il soumet ses aveux tel un patriote preux. Il décrit sa souffrance ainsi que l'impitoyable faucheuse qui ne manquait pas au maquis. L'odeur de la mort et tout le tort qui fut causé.
Mouloud Feraoun s'est exprimé en témoignant pour le peuple et au nom du peuple.
Téméraire, il refusa de se taire. Il fit de la guerre son affaire.
Son journal aura été un écrit de plus, mais une réalité d'hommes et de femmes ayant vécus dans l'espoir de jour meilleurs. Un journal destiné à des gens, morts ou vivants, ayant contribué de près ou de loin à la libération de leurs chaines.
Assassiné par l'OAS le15 Mars 1962, Mouloud Feraoun aura uniquement existé lors d'une Algérie Française.
Posté Le : 04/06/2014
Posté par : litteraturealgerie
Ecrit par : M.Mered