Algérie

Moulins de Tiaret



Les travailleurs toujours en grève Plusieurs travailleurs des différentes unités relevant des « Moulins de Tiaret », une filiale du groupe « Eriad-Tiaret », continuent d?observer une grève pour, disent-ils, « protester contre la non satisfaction de certaines revendications par la direction du groupe », laquelle avait cédé leur entité à un repreneur privé. Le manège pour coutumier qu?il soit, consiste en un sit-in qu?observent à tour de rôle les travailleurs grévistes devant le siège du groupe, non sans le déploiement de banderoles. Bien que problématique, à voir durer d?autres conflits du genre, que se soit à Frenda ou à Mahdia, le processus de privatisation reste à bien des égards flou dans certains de ses aspects liés à l?exécution des cahiers des charges et de l?effacement du syndicat sensé défendre les intérêts des travailleurs. Les syndicalistes des « Moulins de Tiaret » disent en tous les cas « vivre une situation de marginalisation » et demandent « le droit au départ volontaire pour ceux qui le désirent et le versement, pour ceux qui continuent de travailler sous la tutelle du repreneur, de la part fixée à 10% de la cession ». Scandale etouffé Les protestataires qui exigent l?apurement de la situation des ?uvres sociales, évoquent la question des congés non réglés depuis des années et expriment le v?u de voir les responsables, à quelque niveau que se soit, se pencher sérieusement sur leur situation socioprofessionnelle. En tous les cas, conclut la lettre des travailleurs, « nous ne bougerons pas jusqu?à ce qu?une solution soit trouvée ». Face à cette situation de blocage qui ne semble, hélas, pas trouver d?échos, ni de la part du syndicat, ni de celle du CPE (conseil de participation de l?Etat) et encore moins du groupe qui pilote les opérations de privatisation, une source au fait du dossier explique que « les travailleurs ne sont pas très au fait du processus de privatisation car, ajoute-t-il, les 10% représentant le produit de la cession ne concernent que le passif, alors que dans le cadre des moulins de Tiaret, seul l?actif a été cédé ». Bien plus, poursuit notre interlocuteur, « les travailleurs qui désirent rester, n?ont pas droit aux 10% et seule la préoccupation induite par le non paiement des congés était légitime ». S?agissant de la commission des ?uvres sociales, il serait vain d?égrener les tenants et les aboutissants du prétendu scandale étouffé, tant que la présidence de la République ainsi que la justice, officiellement saisies par les travailleurs, ne se sont pas exprimées. Alors, dans ce méli-mélo dramatique où se joue le destin de dizaines de pères de famille, seule la grève semble continuer son cours. Pour combien de temps ?


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