Algérie

Mouhoub Harouche. Pédagogue : « On fera semblant de sauver l'année scolaire »



Mouhoub Harouche. Pédagogue :  « On fera semblant de sauver l'année scolaire »
Pour Mouhoub Harouche, pédagogue, ancien inspecteur de langue arabe, le mal est déjà fait. Il estime ainsi qu'il est déjà trop tard pour sauver l'année scolaire et quel que soit ce que fera le ministère, le niveau des élèves va encore baisser.   L'année scolaire a été très perturbée par les grèves cycliques dont la dernière en date a pris fin cette semaine. La reprise des cours a eu lieu dans un climat de doute sur l'avenir des élèves. Est-il possible de rattraper le retard ' Peut-on encore sauver l'année scolaire ' On a perdu beaucoup de temps. On aurait dû réagir depuis longtemps. Les enseignants étaient dès le début favorables au dialogue. Le gouvernement n'a pas saisi l'urgence d'apporter les solutions au conflit pour préserver l'intérêt des élèves. Les solutions suggérées jusque-là ne sont pas à même de sauver les meubles. Il y a des programmes pédagogiques que doivent suivre les élèves de bout en bout pour qu'ils puissent acquérir les connaissances nécessaires pour obtenir des diplômes valables. Le ministère a dit que les épreuves porteront uniquement sur ce qui a été fait, c'est-à-dire sur les programmes étudiés. Les diplômes n'auront donc aucune valeur, car les programmes obligatoires pour leur obtention n'ont pas été pleinement enseignés. Les élèves se retrouveraient ainsi en manque de connaissances et de savoir par rapport à leur niveau d'études.  Le ministère rassure les parents d'élèves et veut consacrer les vacances scolaires pour les séances de rattrapage ainsi que les samedis. Qu'en pensez-vous ' On fera semblant de sauver l'année scolaire. Mais malheureusement, dans les conditions actuelles et vu l'importance du retard enregistré, il ne sera pas possible de la sauver entièrement. Les programmes ne sont pas assez avancés pour pouvoir les achever en moins de trois mois. Et si on tente de le faire, on va bourrer les élèves par une masse importante de données au point où ils ne vont rien assimiler. Un programme conçu pour être enseigné en une année ne peut être dispensé en quelques semaines. Et faire des épreuves sur seulement la partie enseignée du programme va se répercuter négativement sur le niveau des élèves qui sera encore plus bas. Et ces épreuves chétives ne pourraient refléter le niveau réel de l'élève. De telles « solutions » ne plaident nullement pour un enseignement efficace et de qualité. Les parents ont déjà exprimé leurs inquiétudes. Et malheureusement, le niveau des élèves va encore baisser.  Que faut-il faire donc ' Il faudra que le ministère consulte les pédagogues très rapidement. Avec leur aide, on sélectionnera l'essentiel du programme et le répartir sur le temps d'enseignement qui reste de l'année scolaire. Il y a une inflation de contenu, une surcharge à supprimer. Il s'agit d'un travail à entreprendre avec beaucoup de sérieux dans les plus brefs délais. Pour dégager le contenu le plus important, les pédagogues doivent impérativement relire les programmes. Un travail d'urgence qui nécessite beaucoup de ressources.


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