Algérie - Banques

Mostaganem : Seul un tiers des postulants a accès au crédit agricole



Initiée à la faveur de la nouvelle saison agricole, le crédit en faveur des paysans aura concerné pas moins de 250 fellahs. Oscillant entre 30 et 50 millions de cts, selon la taille de l’exploitation et les garanties offertes par les bénéficiaires, les chèques auront uniquement servis dans le cadre de l’achat de la semence de pomme de terre.

Cette culture qui occupe plus de 6 000 hectares à travers les différentes zones agronomiques de la région, est considérée par la plupart des paysans comme une spéculation indispensable à la bonne santé de l’exploitation. En raison de son extrême précocité, la pomme de terre est de plus en plus cultivée par les fellahs qui n’ont aucune difficulté à l’écouler sur le marché local et national. Toutefois, sur plus de 800 demandes de crédit, déposées par les agriculteurs, seul le tiers recevra un financement (250). En terme de superficie, cela devrait représenter environ 250 hectares. Une goutte d’eau par rapport aux besoins exprimés. Il n’en demeure pas moins que cette première opération d’intervention de la CRMA-Banque, en dehors des circuits habituels du FNDRA, aura été fortement appréciée par les agriculteurs, y compris chez ceux qui n’auront pas eu la chance d’en être bénéficiaires et qui ne désespèrent pas d’en profiter l’année prochaine. Il semblerait que ce soit la centrale au niveau d’Alger qui a décidé de l’enveloppe attribuée à sa succursale de Mostaganem.

Spéculation

Ces crédits de campagne qui sont accompagnés d’un taux d’intérêt de seulement 5% sont remboursables en six mois. Une période largement suffisante aux bénéficiaires pour les faire fructifier, sachant que la durée du cycle de la pomme de terre n’excède pas les 120 jours. Malheureusement, une rumeur persistante, qu’il sera difficile de confirmer, tend à faire croire que certains chèques auraient été revendus sur la place, moyennant des rabais de 30%. Une pratique très usitée dans le cadre du PNDRA qui aura attiré une faune de prédateurs. A l’image de la plasticulture où des tunnels auront atterris sur des zones où la population peinait à trouver de l’eau pour la consommation humaine. Ces tunnels auront alimenté un marché parallèle fort lucratif, à tel point qu’à la veille du lancement d’une nouvelle enveloppe, certaines n’ayant jamais servi auront fait l’objet de convoitises de recyclage. Ce qui aura fait grimper de manière consistante les prix, entraînant une rareté du produit sur les marchés hebdomadaires. En différant la promulgation de nouveaux crédits dans le cadre d’une nouvelle version du PNDRA, les pouvoirs publics auront incidemment fait baisser la tension.




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