Algérie

MOSTAGANEM ' MOHAMMADIA : Vers la réhabilitation de la voie ferrée



La semaine dernière, une délégation technique est arrivée d'Alger pour inspecter la voie ferrée, entre Mohammadia et Mostaganem, en vue d'une étude pour sa réhabilitation. Selon nos sources, le projet de réhabilitation en vue comprendrait également des corrections du tracé de la voie et probablement son électrification. Au sein des cheminots, à Mostaganem, certains cachent mal leur scepticisme au sujet de ce projet. Pour eux, la réhabilitation de cette voie unique, « jamais renouvelée depuis son installation durant la période coloniale », aura lieu peut-être, mais pas avant des lustres. Ils pensent que l'on peut faire simple et rapide. Selon eux, en attendant la concrétisation de cette hypothétique réhabilitation, l'on ferait mieux de procéder à un changement progressif des rails et de tout élément défaillant de la voie en vue d'améliorer dans le court terme la vitesse de circulation du train. Actuellement, l'état de cette voie représente dans ce sens un sérieux handicap. Le trajet entre les deux villes nécessite plus d'une heure de temps alors qu'il ne doit normalement pas dépasser une demi-heure, confesse un chef de train. Conséquence, le train occupe longuement la voie, à l'aller comme au retour. Pour tous nos interlocuteurs, l'amélioration de la vitesse permet une utilisation plus rationnelle de la voie. « Elle favorise l'augmentation du nombre de navettes et l'adoption d'horaires appropriés qui ne pénalisent personne ». Mais surtout, « elle permet de dégager des créneaux horaires pour un éventuel retour du train de marchandise sur le port de Mostaganem », estime-t-on. Un retour « important » pour le secteur ferroviaire. Pour un responsable à Oran, le transport ferroviaire de voyageurs est déficitaire de par le monde, et, selon lui, le secteur ne retrouve ses comptes que grâce au transport de marchandises (le fret). A ce propos, Mostaganem a retrouvé le train de voyageurs mais le train de marchandise demeure pour l'heure dans les oubliettes. Certains accusent les travaux du tramway. Un tronçon de la voie serait, d'après eux, devenu impraticable et a du coup isolé le port du réseau ferroviaire du pays. Un vieux routier des chemins de fer, ayant requis l'anonymat, estime de son côté que le secteur ferroviaire, passant de restructuration en restructuration s'est retrouvé avec un schéma d'organisation lourd qui lui a fait perdre de sa réactivité face à la concurrence des transporteurs routiers privés de marchandise. C'est ce qui expliquerait peut-être le fait que la situation ne soit pas propre à Mostaganem. « C'est le cas aussi pour le port d'Oran. Il ne nous reste plus que le port de Ghazaouet », déplore le même responsable d'Oran. A Mostaganem, le milieu des cheminots juge la concurrence du privé curieuse et trouve insensé le fait que le port de la ville ne soit plus relié au réseau national de chemins de fer. Pour ces professionnels, « le rail, ce moyen de transport de masse, stratégique pour toute économie qui se respecte, vital dans les catastrophes majeures, mérite mieux ». Sa compétitivité en matière de prix, de quantité transportée en une seule traite, de sécurité, de rapidité, de soulagement et de préservation de l'état des routes, et de réduction des accidents de la route parle d'elle-même, selon eux. Enfin, au port de Mostaganem, l'extension de la zone d'entreposage atteste que le trafic dans ce port est en nette expansion. Une expansion qui ne bénéficie pas au rail. Pour les responsables, le port n'y est pour rien. Selon eux, l'entreprise portuaire ne décide pas pour les opérateurs économiques en matière de transport. Ils choisissent eux ?mêmes le moyen de transport approprié à leurs yeux.


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