La ville de Mostaganem semble avoir perdu ses trottoirs qui sont un pan des plus importants de l'espace public. Et cette notion de public, s'oppose fondamentalement à la notion de privé. Et pourtant, dans la réalité de tous les jours, qui n'a pas observé que les trottoirs sont occupés par les boutiquiers qui n'hésitent pas à exercer leurs activités sur le pas de la porte en balisant l'espace immédiat, y allant jusqu'à en interdire l'accès aux piétons.Les « Ferracha » sortes de vendeurs à la sauvette s'y installent tout comme les « Twabel » mobiles, le vendeurs de briquets, de « Chamya et Qalb ellouz » etc,etc et la liste peut être longue. Il est notoire que certains citoyens n'hésitent pas de garer leurs véhicules et il en est même d'autres qui plantent des végétaux carrément dans cet espace, objet de toutes les convoitises. Des courageux y construisent des escaliers alors que d'autres, téméraires vont jusqu'à faire une extension en dur à même ce fameux trottoir. Sans nul doute, ces écarts de conduite de privatisation et d'appropriation du bien commun sont bien une agression désignée sous le vocable " d'informel» .Il semble que le vocabulaire utilisé est presque un jeu de mot pour excuser la tolérance par l'Etat. Céder son autorité sur la voie publique face à ces obstacles placés par de simples individus, juste pour leur confort et leur intérêt est intolérable en soi. C'est une autre apparence de l'abandon de la souveraineté et de l'autorité qui incommode beaucoup de citoyens, les pénalise par privation d'un droit de passage, incitant d'autres à plus d'incivisme. La Commune, en tant qu'institution, représentant à la fois les citoyens et la puissance publique ne fait rien pour mettre de l'ordre, de la discipline ainsi que la protection de l'intégrité de l'espace public. C'est un constat de fait, signalé et décrié car c'est la mal vie du citoyen qui s'aggrave avec le temps. La population ne cesse de croitre et avec elle son lot de vicissitudes. Au jour d'aujourd'hui, la ville est devenue hideuse avec la laideur des faubourgs et des cités dortoirs ternes. Le citoyen semble trainer comme un fardeau un certain contentieux avec le lieu urbain dont le propriétaire n'est autre que ce « Beylek » qui survit à l'histoire et au temps. Les tentatives de réappropriation, par l'Etat sont toujours dans l'inachevé et l'autodiscipline des individus reste encore au stade du rêve. C'est quand même dommage de se forcer à croire qu'une communauté ne puisse fonctionner qu'avec un Etat policier. Mostaganem ressemble à un grand Douar où règnent l'anarchie et la pagaille à chaque coin de rue, quoi qu'en pense et quoi qu'en dise ceux qui regardent sans voir et ceux qui se sont accommodés à la médiocrité et aux gens occupés à ne rien faire. On est aussi tenté de dire que le centre-ville est un grand « bidonville » que les responsables locaux n'aiment pas en entendre parler. Les environs du marché couvert et de l'Aïn- Sefra sont une gangrène qui ne trouve pas de traitement radical. Mais peut-être que l'après, 26 octobre 2017, sera placé sous le signe de la réhabilitation et Mostaganem recouvrira alors sa splendeur pour se hisser en ville émergente, à l'instar de villes comme Bordj Bou Arreridj ou Sétif, par exemple. Pour le moment, son état inspire une pitié que ne mérite pas une si belle ville, chargée d'histoire d'Arts et de Culture. L'occupation illégale du bien public en général et de l'espace collectif urbain, par les citoyens défavorisés ou profiteurs, pourrait être interprétée comme l'expression de certaines frustrations socioéconomiques et sociopolitiques. L'interdiction de jouir de l'espace public et l'exclusion de cette propriété n'est pas facile dans la conjoncture actuelle. Tant les citoyens feignent ignorer et les collectivités peinent à s'imposer, la notion d'espace public est à réinventer par la pédagogie et la contrainte contre les mauvais citoyens ; Optimistes dites-vous ' Nous voudrions bien l'être car il n'y a pas d'autres choix que d'avancer vers le meilleur sans oublier que la commune de Mostaganem qui frise les 300.000 habitants, tant elle est le miroir d'une wilaya qui aura bientôt, le million d'habitants. Ce n'est pas rien car la surface de la wilaya (2.269 km2) équivaut celle de la prestigieuse Belgique et Mostaganem pourrait bien, un jour, être la « Belgique à nous » !
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Posté Le : 08/10/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Younes
Source : www.reflexiondz.net