Le spectacle palestien qui n'est pas une pièce théâtrale au sens technique et esthétique du terme, était scindé en une série de tableaux tous rythmés par des chants et des danses du terroir.
Pendant près de 50 minutes, le public de la Maison de la Culture aura vibré face aux prouesses et la grâce de ces jeunes palestiniennes. Le spectacle qui manquait visiblement de maturité a alterné des séquences de joie- plus nombreuses- et de peine et des scènes de lumière et d'obscurité. Le tout était articulé autour du mariage à travers les check-points de l'armée d'occupation. La fiancée originaire de Jaffa, une ville qui n'existe plus que dans l'imaginaire palestinien, prise par Israël dès 1948, elle aura été entièrement rasée et reconstruite. Son nom a été immortalisé car il désigne une variété d'orange que l'on trouve encore dans de rares vergers de la Mitidja. Parler de Jaffa pour un palestinien, c'est remuer le couteau dans une plaie qui ne cicatrisera jamais. Petit moment de pur bonheur, le retentissement de la sublime voix de Mahmoud Darwich, récitant avec sa faconde inégalable, un poème dédié entièrement à l'amour. Preuve est ainsi faite que ce peuple, malgré les privations, le mur de la honte, les brimades et l'embargo, n'a pas oublié de vivre partagé entre le besoin de guerre et le besoin d'amour. Une belle leçon de subtilité humaniste, sachant que les combattants naissent par l'amour et meurent par la guerre.Le spectacle, parce que représentatif du peuple palestinien aura ému le public qui l'ovationna longuement. En accueillant cette troupe, le festival du théatre amateur de Mostaganem ne fait que perpétuer une tradition qui veut que cette manifestation soit aussi le lieux des solidarités. Le fait aussi de le mettre en exergue de cette 43ème édition, traduit le soutien indéfectible du peuple algérien à toutes les causes justes à travers le monde. Le retentissement de la voix rauque et rebelle de Mahmoud Darwich n'aura pas laissé insensible les autres nations présentes à cette manifestation, comme la Chine, La Lituanie, l'Espagne et le Congo dont les troupes avaient défilé côte à côte avec les enfants de la première « intifadha ». Ces derniers rappellent par moments, en tous les cas à ceux qui s'en souviennent, que le FLN avait lui aussi monté une troupe sous la houlette de Med Boudia et de Mustafa Kateb afin de montrer aux peuples amis, le courage, la souffrance et la justesse de sa lutte contre le colonialisme.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 20/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yacine Alim
Source : www.elwatan.com