Algérie

Mostaganem. Festival hip-hop « Solo », ça plane !



La 10e édition du festival du hip-hop, qui vient de se tenir à la fois à la maison de la culture Ould Abderrahmane Kaki et sur la plage des Sablettes ' pour la version off ', n'a pas tenu toutes ses promesses. Seuls quelques groupes d'initiés se sont déplacés au niveau de la salle bleue de la maison de la culture pour suivre la première soirée. En effet, suite à un déferlement d'une inutile et stupide violence dont feront les frais les fauteuils de la salle de spectacles, la direction prendra la sage décision de faire jouer les spectacles de la version « in » en plein air. Curieusement, comme s'il n'y avait plus de motivation, ils seront quelques rares initiés à venir suivre les groupes venus de plusieurs villes d'Algérie. Il est loin le temps des premières éditions où des groupes de Sidi Bel Abbès, Béjaïa, Alger, Annaba, Bordj Bou Arréridj et de Mostaganem, sous la houlette d'un certain Belkacem Benchohra, l'initiateur de ce festival et sa véritable cheville ouvrière, se retrouvaient sur les planches de la maison de la culture pour d'inoubliables soirées. Aujourd'hui, les groupes ont pour noms Fils de Bled, Bilal Mc ou Voltex, toutes sont composées de jeunes, voire de très jeunes éléments, à peine sortis de l'adolescence et qui tentent avec leur fougue juvénile de maintenir la tradition. Celle qui permet à ces accros du hip-hop de se retrouver et d'échanger leurs expériences, en attendant de grandir et pourquoi pas de s'ouvrir les chemins de la consécration. Ici, malgré l'ambiance un peu morose, les participants lorgnent tous du côté de la France et pour les plus audacieux de l'Amérique. Pour Samir, le plus jeune des frères Benchohra, qui suit de très près la manifestation mise en route par Solo, son aîné de frère, le chemin vers la consécration n'est pas impossible. C'est vrai que pour lui il y a l'histoire du frère prodige, qui après quelques années de galère et de réelles menaces au pays de Benali s'est envolé pour le lointain Canada. Depuis 4 ans, il y fera un parcours des plus élogieux.Solo, duo, trio'Aujourd'hui, son jeune frère ne tarit pas d'éloges en soulignant que Solo est enfin devenu une star, ce dont il a toujours rêvé. C'est ainsi qu'en marge de ce festival poussif de Mostaganem, il nous en apprendra énormément sur la carrière américaine de Solo, qui est enfin pris en charge par un producteur américain, avec lequel il vient de signer un clip vidéo avec le groupe canadien Cash, en attendant une tournée à New York et à Los Angeles ! Excusez du peu ! On ne sait peut-être pas que l'un de ses tubes les Guerriers algériens, réalisé lors du match de coupe du monde contre l'Angleterre ' que Rabah Saâdane a eu le génie de ne pas gagner ', a simplement cartonné au hit-parade des radios du pays de l'Erable. En égrenant pour El Watan les exploits de son grand frère, Samir Benchohra en oublie de parler de sa propre trajectoire. Car, en plus de veiller sur le festival de Mostaganem, Samir travaille dur. Retenu auprès de sa vieille maman, il lui arrive de voyager et de bien voyager grâce à des compositions qui pourraient lui ouvrir les portes de la consécration. Il a en projet un enregistrement avec Freeman du célèbre groupe marseillais IAM, qu'il a quitté en 2008, après 18 ans de succès. Une très belle opportunité pour le hip-hop mostaganémois qui ne cessera pas d'étonner, même si son festival commence à s'essouffler. Heureusement que de l'autre côté de l'Atlantique, Solo continue de prodiguer ses précieux conseils, car ici, malgré les contraintes, le hip-hop a encore de beaux jours devant lui. sûr que de cette cuvée naîtra le renouveau tant attendu. Les jeunes qui se sont produits sur les scènes de Mostaganem n'en sont que les signes avant-coureurs.


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