Algérie

MOSTAGANEM Du pain sur la planche pour la police



Beaucoup de Mostaganémois, parmi les nostalgiques de la cité d'antan, rouspètent que la ville ne soit plus ce havre de Suisse, comme la qualifiaient les gens à une certaine époque.
Autres temps, autres mœurs. A l'époque des commissariats de proximité, l'on parle carrément d'insécurité. Appréhension qui se confirme à la lecture des bilans mensuels de la Sûreté de wilaya, mais non sans provoquer une petite question : pourquoi l'on ne se sent plus en sécurité dans pas mal d'endroits de la ville et parfois même en plein centre-ville au moment où le nombre de policiers ne cesse d'augmenter ' Autrement dit, est-ce la police qui ne fait pas son travail ou bien le citoyen en général qui est de plus en plus enclin au délit, au crime et à l'outrage à l'ordre public ' Bien sûr, ce n'est pas le présent billet qui répondra à une pareille question sociologique. Néanmoins, un bilan comme celui du mois écoulé, se démarquant par une ascension du nombre d'affaires traitées, pour ne pas dire un bond, renseigne d'une société remuante et agitée. Du moins, quand on est à Mostaganem qui n'est pas de la taille d'Oran ou d'une métropole mais qui enregistre en un mois le traitement de 178 affaires par la police judiciaire, c'est qu'il y a un hic. Y sont impliqués 213 hommes, 16 femmes et 12 mineurs. Nombre parmi lesquels 69 ont été mis sous mandat de dépôt, 2 en liberté et 82 ayant bénéficié de citations directes, outre 2 personnes mises sous contrôle judiciaire. Le port d'armes, constitution de bandes de malfaiteurs, vol par effraction et à la tire, tout comme le vol sous la menace sont autant de crimes qui reviennent à la lecture du bilan de la police.
Ramadan, l'autre face cachée de la société
Un autre bilan concernant la première moitié du mois de Ramadan ne semble pas traiter du sujet d'un mois de piété, mais plutôt d'une période d'ovulation du mal. Rien que dans la ville, pour 15 jours, 75 personnes ont été arrêtées et 77 affaires traitées. La plupart d'entre elles sont des récidivistes. Or, il y a lieu de dire que le nombre d'agressions qui n'est pas déclaré à la police est encore plus effarant. Beaucoup de gens ne déposent pas plainte par peur de représailles, notamment quand il s'agit de citoyens habitant dans des localités où l'Etat n'existe pas. Armes blanches, bombes lacrymogènes, matraques de baseball, marteaux, barres de fer, motos et chiens de race ne choquent plus dans les cités. Ça donne même des idées aux ados livrés à eux-mêmes dans la rue pour leur inculquer une violence qui semble omniprésente, certes, mais qui renseigne sur une insécurité plus dramatique dans les années à venir.


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