MOSTAGANEM

La crise de la pénurie de la petite monnaie affecte désormais les pièces de 5, 10, 20, avec une nette tendance à s'étendre aux pièces de 50 dinars. Une pénurie qui s'érige en source supplémentaire à des accrochages gratuits.Usant de formules peu orthodoxes, voire hypocrites, dans les épiceries, la différence est conservée dans la caisse où elle est rendue en bonbons au client. Dans les officines pharmaceutiques où l'étiquetage des médicaments demeure en déphasage flagrant avec la crise, on dispose toujours de petites pièces d'en-deçàdes 5 dinars.Dans les bus, l'intention malhonnête se retrouve fréquemment dans les deux camps. Aux receveurs, en manque «permanent» de monnaie, et donc facilement très enclins à l'oubli ou l'omission si on ne le leur rappelle pas, s'opposent des usagers qui veulent resquiller en voyageant , sinon à rabais, en remettant un gros billet de banque. Par précaution, afin de s'épargner les accrochages inutiles, certains usagers déclarent l'indisponibilité de l'appoint avant même de prendre place dans le bus ou le taxi. Tant bien que mal, l'accord tacite imposé entre vendeur et acheteur, semble se généraliser. Le commerçant s'arrange de sorte que ses prix soient arrondis au chiffre rond. Une procédure qui permet à l'un et à l'autre de trouver son compte. Néanmoins, malgré ce compromis, il arrive que des prises de bec éclatent ici et là , entre les commerçants et les clients, excédés par le fait qu'on leur propose plus de produits qu'ils n'en veulent, juste pour outrepasser cette pénurie de la petite monnaie.Cette pratique gravissime est constatée non seulement dans les commerces ou les transports, mais également à la poste et auprès des banques ; on vous demande si vous disposez de petite monnaie ou de l'appoint nécessaire et ce, avant même que l'on vous serve.