Mosquées des provinces d’al-Andalus : problèmes de méthodologie et études de cas

Les édifices religieux majeurs d’al-Andalus sont bien connus des historiens d’art et – depuis plus récemment – des archéologues, qu’il s’agisse des grandes mosquées de Cordoue, de Séville ou de Saragosse, ou encore des mosquées palatines de cette dernière ville, de Tolède ou de Grenade.
Pour les centres d’importance secondaire et plus encore pour le monde rural, notre méconnaissance est en revanche encore grande. Sauf exception, les données nouvelles n’apparaissent qu’au hasard des fouilles d’urgence ou de découvertes fortuites, et leurs publications sont généralement dispersées et d’accès malaisé.
Cette communication se propose de dessiner un tableau sommaire de l’architecture islamique médiévale de la province d’Almería (ayant correspondu à un moment de son histoire à une kûra du califat avant de devenir un royaume de taifa), puis d’établir des parallèles avec d’autres régions de la péninsule Ibérique, sans omettre d’expliquer les hétérogénéités mises en évidence. On montrera ensuite comment le croisement de l’information fournie par certaines sources textuelles avec les données de l’archéologie (y compris l’archéologie spatiale) permet de préciser notre compréhension de la pratique religieuse en al-Andalus, des règles et des contraintes que celle-ci put connaître, de son expression architecturale enfin.
Pour finir, on évaluera en quoi l’étude archéologique de ces mosquées de la péninsule Ibérique peut nous guider dans celle de leurs équivalents médiévaux maghrébins.