Mosquée Sidi Belahcène de Tlemcen : Une œuvre architecturale témoin d’un passé glorieux

L’Algérie possède un grand et riche patrimoine architectural qui s’est constitué au fil des temps à travers la stratification due au passage de plusieurs dynasties. Ce patrimoine, composé de monuments et édifices qui constituent l’héritage architectural et qui reflètent l’identité de ce pays, doit être protégé, restauré et valorisé pour être mieux sauvegardé.

Tlemcen, avec son glorieux passé historique et qui recèle un important nombre de monuments et édifices arabo-musulman, fait l’objet de notre cas d’étude. L’un des édifices les plus remarquables qui représentent le monde musulman est la mosquée Sidi Belahcène. Cette mosquée a été construite en 1296 sous le règne du sultan Abou Saïd Othman en l’honneur du souverain zianide Abou Amer Ibrahim Ibn Abi Yahia Yaghmourassen et porte le nom de Abou L’hassen ben Yakhlefal Tenessi, un savant qui vécut sous le règne d’Abou Saïd Othman.

Elle a été bâtie à côté de la grande mosquée, car elle était un oratoire réservé au roi des Zianides de l’époque. Elle fut transformée à l’époque coloniale en magasins de vins puis en magasin à fourrage.
De nos jours, cette mosquée est un musée. La salle de prières présente des dimensions modestes. Son plan presque carré de près de 12 m de côté se caractérise par l’absence de patio. La salle de prières est divisée en trois nefs et trois travées perpendiculaires à la qibla déterminées par deux rangées d’arcs brisés qui reposent sur des colonnes en onyx, certaines sont surmontées de magnifiques chapiteaux. Son plafond en bois de cèdre, restauré après un incendie, épouse la forme des travées et la forme des pyramides à base rectangulaire.

Le minaret, de forme carrée de 3,50 m de côté, est composé d’une tour principale surmontée d’un lanternon, construit en brique et occupe l’angle sud-est de l’édifice et sa hauteur est de 14,25 m. La tour principale est richement décorée : un premier panneau rectangulaire qui comprend un arc à neuf lobes sur la face ouest et un arc à lobes entrelacés sur les faces est et sud ; ce premier panneau est surmonté par un deuxième qui comprend un réseau losangé. Un panneau rectangulaire est situé au-dessus du réseau losangé. Il comprend trois arcs à neuf lobes et est surmonté d’une murette de 1,29 m de haut et 0,40 m d’épaisseur, terminé à son pic par 12 merlons à degrés de forme pyramidale : huit ordinaires et quatre d’angles.

Il est important de souligner que cette mosquée occupe une place d’honneur dans la série des monuments tlemcéniens ; elle a, de plus, le grand avantage d’être datée avec précision par deux inscriptions qu’elle renferme. La première est gravée en beaux caractères andalous sur une plaque d’onyx vert encastrée dans la paroi ouest de sa muraille, elle contient le texte des habous de la mosquée et indique que l’édifice a été construit en 696 (1296 de l’ère chrétienne) pour l’émir Abou Amer Ibrahim, fils du sultan Abou Yahya Yaghmourassen ben Zehân après son décès.