Pendant ce mois sacré, plusieurs fidèles préfèrent la prière à la mosquée d’El Atik. Elle est la plus ancienne mosquée située au centre-ville de Tébessa. Elle fut construite par les Turcs en 1842, mais le hasard fit que la fin des travaux de ce chef d’œuvre coïncidait avec la prise de Tébessa par les Français. Ces derniers instauraient leur autorité sur cette mosquée pour éviter toute influence de la religion ou d’éventuelle rébellion des Algériens. Pendant cette période, c’était eux qui désignaient les imams des mosquées de Tébessa, leur imposant les thèmes des prêches des prières du vendredi. Cette situation resta inchangée jusqu’au 1926, année de l’arrivée du savant Cheikh Larbi Tébessi de son aventure et périple des études.
Le cheikh était érudit et sage et répandait ses connaissances et ses réformes parmi les riverains, ce qui suscitait le mécontentement des Français qui lui proposèrent aussitôt d’être l’imam de la mosquée El Atik pour être sous l’autorité française, mais l’érudit refusa avant de fonder l’école Tahdhib. Il ne fut à la tête de la mosquée seulement après un événement très marquant que s’était produit au gouverneur de la wilaya de Tébessa, la fille de ce dernier était gravement malade et ne fut guérie seulement lorsqu’elle était entrée dans la mosquée. Désormais l’imam Tébessi ne sera plus conditionné par les ordres du gouverneur et ce fut la grande affluence des citoyens Tébessis qui venaient régulièrement bénir pour cette mosquée. Et c’était une nouvelle ère qui commençait pour cet édifice. Une ère de la réforme, de la lumière de l’islam et ce furent les discours engagés jusqu’au déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954. Deux ans après, ce fut l’enlèvement du cheikh. Après l’indépendance, la mosquée reprit sa place de leader, le lieu de culte le plus influent à Tébessa, une école coranique rattachée à cette mosquée fut fondée après et elle existe toujours. Aujourd’hui, la mosquée El Atik est le témoin de l’art architectural des Turcs. Elle renferme un minaret construit sur des pierres en forme de cube sur lesquelles repose une coupole pointue. Le toit repose sur des piliers en pierre taillées et les murs sont ornés de mosaïques islamiques authentiques, montrant l’habileté des artisans turcs de l’époque. La mosquée a connu plusieurs travaux de restauration pour conserver son architecture d’antan.
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Posté Le : 26/09/2023
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Par : Boudiba Yazid
Source : leprovincial.dz