Un cadi andalou quitte soudain sa ville natale. Est-il écœuré de l'argutie juridique ? Veut-il échapper à la mollesse sévillane ? Fuit-il le désenchantement d'un grand amour brisé ? Peu importe. Le voici à Tlemcen. Son mysticisme cocasse séduit la plèbe. En ratiocinant sur l'éternel, pour vivre, il vend des gâteaux. A ce commerce, il gagne un surnom: El-Haloui. Hélas! que ne reste-t-il dans le beignet frit à l'huile!
Mais l'ambition est le démon des saints. Elle l'attire à la cour. Il y perd sa tête, non par métaphore, mais sur le billot. Au delà des remparts, on jette aux chiens son cadavre. Miracle ! quand à la chute du jour, le veilleur de nuit clame qu'il va fermer la porte Bab-Ali, il entend la voix du pauvre Sidi Lhaloui « Gardien, gardien, ferme ta porte! Il n'y a plus personne dehors, personne, sauf Sidi-Lhaloui, Sidi Lhaloui l'opprimé l »
Grand émoi dans la ville. Ces bons Tlemcéniens s'émeuvent. Ils donnent enfin une sépulture à Sidi Lhaloui.
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Posté Le : 17/12/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : L'Art Antique et Art Musulman en Algérie par A. BERQUE, Administrateur Principal de Commune Mixte détaché au Gouvernement Général de l'Algérie
Source : aj.garcia.free.fr