Algérie - Mosquée de Sidi Lahcene Errachidy, Tlemcen


MOSQUEE DE SIDI LAHSEN ERRACHIDY (Tlemcen)

 

Cette mosquée, située à environ 200 mètres hors de Tlemcen, au nord-est de l’enceinte actuelle, est entourée d'un petit village. Consacrée à la mémoire du pieux Sidi Lahsen ben Makhlouf er-Râchidi, décédé en 857 H (1453), elle remonte probablement à l’époque du sultan Abou El Abbàs Ahmed.

 

Malheureusement en ruines, comme la plupart des maisons environnantes, son état d'abandon contraste avec l'intérêt artistique et mémoriel qu'elle représente. Les toits effondrés et les pavés disjoints par la végétation témoignent de ce délabrement. Pourtant, la mosquée, qui montre des éléments architecturaux curieux, mérite mieux.

 

Elle est composée de deux parties : une cour rectangulaire pavée, bordée au nord et au sud par deux galeries couvertes avec de larges arcades en plein cintre. Une élégante vasque en grès quadrilobée, utilisée pour les ablutions, se trouve au centre. Dans le pavage, un carreau décoré d’émail vert rappelle ceux de Sidi Bou Médine, suggérant une restauration de la même époque.

 

Un mur sépare la cour de la salle de prière. La porte d’entrée de cette salle, abritée par un auvent en maçonnerie, est perpendiculaire au mur du mihrâb. Une modification datant de l’époque turque a transformé les nefs parallèles en travées orientées vers le mur du fond. Deux grandes arcatures créent une nef centrale et deux bas-côtés, une disposition typique des mosquées turques, visible aussi à la mosquée du Méchouar.

 

Le mihrâb peu profond est encadré d’un arc brisé. À l’extrémité orientale du mur du mihrâb se dresse le minaret, bien conservé, avec un style ornemental et des émaux caractéristiques d’une période ancienne. Le grand réseau qui orne ses faces repose sur des colonnettes monolithes rappelant les plus anciens minarets de Tlemcen.

 

La porte de la mosquée mène à une ruelle, principale entrée du village. De l’autre côté, on trouve la chambre sépulcrale simple de Sidi Lahsen, ornée de peintures florales sur bois datant de l’époque turque. À l'entrée de la ruelle, des ruines d’un édifice en pierre, avec des arcades encore visibles, servaient probablement de latrines pour la mosquée et abritaient également une fontaine publique ainsi qu’une école coranique à l’étage supérieur.

 

Notes :

  1. Voir sur la vie de Sidi Lahsen Er-Râchidi, Complément de l'Histoire des Beni-Zeiyân, p. 321 à 346 ; également Tombeaux des Émirs des Beni-Zeiyân, p. 89.
  2. Les textes mentionnent aussi une médersa de Sidi Lahsen (Bostan, notre manuscrit, p. 21, 28), mais son emplacement reste indéterminé.



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