Moscou presse l'ONU à enquêter sur le trafic d'armes Syrie

Le délégué permanent russe auprès de l'ONU a été chargé de saisir le Comité des sanctions onusien de la requête d'ouverture d'une enquête sur l'éventuel trafic d'armes de Libye en Syrie, a annoncé hier le porte-parole de la diplomatie russe Alexandre Loukachevitch.«Si tel est le cas, il s'agit d'une violation flagrante de l'embargo total décrété par le Conseil de sécurité aussi bien sur les armes fournies à la Libye que sur celles qui proviennent de cette dernière. Aussi, notre ambassadeur à New York a été chargé de déposer une requête appropriée devant le Comité des sanctions», a déclaré le diplomate lors d'un point de presse à Moscou.
Les médias des Etats-Unis et d'autres pays rapportent que des armes provenant de Libye sont acheminées depuis longtemps via le golfe Persique vers la Syrie et que ces armes sont rachetées par des pays d'Europe et réexpédiées à l'opposition syrienne.
Une personne sur cinq en manque de nourriture
Par ailleurs, quatre millions de Syriens, soit un cinquième de la population du pays, souffre d'un manque de produits alimentaires, a souligné un rapport de l'Agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
D'après les experts, la situation alimentaire dans ce pays s'est nettement dégradée au cours des douze derniers mois. L'ONU évalue la production annuelle actuelle de blé à 2,4 millions de tonnes.
Or, la consommation de céréales en Syrie s'élevant à 4,5-4,7 millions de tonnes, les autorités syriennes devraient donc importer plusieurs millions de tonnes de blé supplémentaires lors de la campagne agricole de 2013-2014.
Dans une interview accordée au quotidien Al Watan, le Premier ministre syrien, Wael Al Halki, a déclaré que les autorités envisageaient de se procurer sur le marché extérieur au moins 2,5 millions de tonnes de blé.
La crise a en outre frappé de plein fouet les élevages. D'après l'ONU, la production de viande est deux fois moins importante qu'au début de l'année 2011.