Algérie

Moscou et Pékin veulent un nouvel ordre mondial



C'est à l'occasion d'un entretien bilatéral avec son homologue chinois Wang Yi, dans l'est de la Chine, que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a consacré avec l'allié chinois une réaffirmation de l'amitié «sans limite» entre les deux pays, a exprimé sa conviction qu'un ordre mondial «plus juste» est, désormais, en marche. Plus d'un mois après le début de l'opération militaire spéciale engagée par la Russie en Ukraine, Moscou qui doit faire face à une somme de sanctions occidentales sans précédent compte sur la puissance de Pékin pour contrebalancer le lourd blocus économique imposé par des pays occidentaux en apparence plus unis que jamais. Telle est la raison pour laquelle Lavrov a saisi l'opportunité de la rencontre avec Wang Yi pour énoncer sa certitude de l'avènement du nouvel ordre mondial rêvé par les deux pays amis et défendu, en son temps, par l'Algérie du président Boumediene dans l'arène internationale et jusque dans l'enceinte des Nations unies. «Nous vivons une étape très sérieuse dans l'histoire des relations internationales», a donc assuré Lavrov dont les propos ont été répercutés via une vidéo du ministère russe des Affaires étrangères. «Je suis convaincu qu'à l'issue de cette étape, la situation internationale sera nettement plus claire et que nous (...) nous dirigerons vers un ordre mondial multipolaire, juste, démocratique», a-t-il argumenté aux côtés de son homologue chinois.Dans le communiqué publié par le MAE russe, il est question d'un «approfondissement de la coordination en politique étrangère», ainsi que d'un «élargissement de l'action commune», des propos qui ont sans doute laissé sur leur faim les analystes occidentaux dont le constat souligne l'absence de «mesures concrètes de soutien de la Chine à la Russie». Comme si les deux pays allaient crier sur les toits quel genre de mesures ont été discutées et adoptées, dans un contexte de crise qui n'a rien à envier à la guerre froide et qui a constitué l'essentiel des discussions entre les présidents Vladimir Poutine, en visite à Pékin, le 4 février dernier, et Xi Jinping.
Les puissances occidentales n'ont pas cessé de «mettre en garde» la Chine contre un éventuel soutien à la Russie et ils ont assuré que cette éventualité entraînerait la mise en oeuvre de sanctions aussi drastiques contre Pékin. Aussi, pensent-elles que Lavrov a «dû se contenter d'une réaffirmation du caractère illimité de l'amitié entre les deux pays face au rival américain commun», sans plus et qu'à l'évidence, la peur des sanctions fige les intentions de la Chine comme de la Russie. Voire. «La coopération sino-russe est sans limite. Notre recherche de la paix est sans limite, notre défense de la sécurité est sans limite, notre opposition à l'hégémonie est sans limite», a opportunément asséné un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, en réponse aux interrogations des médias sur la visite du ministre russe. La position de Pékin a beau être examinée au microscope, le fait est que, depuis le 24 février, date du déclenchement de l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, la Chine se refuse fermement à adhérer aux condamnations des pays occidentaux dont les motivations atlantistes sont évidentes.


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