Algérie

Moscou et Pékin réitèrent le principe de non-ingérence, Paris et Washington saluent la démission de Bouteflika



Au lendemain de l'annonce officielle de la démission du Président Abdelaziz Bouteflika, les réactions internationales se sont multipliées. De concert, la France et les Etats-Unis ont salué la démarche de l'ex-président du pays, qui a répondu ainsi à la première revendication constituante du peuple algérien, tandis que la Russie et la Chine ont mis en garde contre «tout acte d'ingérence dans les affaires du pays».«La transition doit se faire par les Algériens», telle était la première réaction française et même américaine, suivie par le scepticisme russe qui a averti «contre toute ingérence étrangère dans les affaires internes du pays». La première réaction suite à l'annonce de la démission de l' ex-président algérien était française, publiée à minuit. C'était à quelques heures seulement après l'envoi de la démission. Le réflexe de l'ancienne puissance coloniale était à chaud et proféré par Jean-Yves le Drian, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, qui a estimé que «la démission mardi du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est une page importante de l'histoire de l'Algérie qui se tourne». Il a félicité dans son intervention, le civisme et le pacifisme des Algériens qui ont conduit leur révolution «dignement sans aucune violence enregistrée» depuis le début du mouvement populaire, il y a plus d'un mois.
La démission de Bouteflika est qualifiée comme «une victoire pour le peuple algérien». Le Drian s'est dit «confiant» et «rassuré» quant à la maturité du peuple algérien pour guider la transition politique afin de construire un Etat démocratique et libre, «Nous sommes confiants dans la capacité de tous les Algériens à poursuivre cette transition démocratique dans ce même esprit de calme et de responsabilité». «Le Président Bouteflika a annoncé sa démission. C'est une page importante de l'histoire de l'Algérie qui se tourne», lit-on dans dans la déclaration du ministre français, avant d'ajouter : «Le peuple algérien a montré ces dernières semaines, par une mobilisation continue, digne et pacifique, qu'il était déterminé à faire entendre sa voix». Autre réaction vive rapportée par les médias étrangers, après l'annonce de la démission officielle de Bouteflika, était celle de Washington, les Etats-Unis.
«La transition doit se faire par le peuple algérien», relève-t-on dans leur déclaration où Washington a réitéré son soutien au peuple algérien dans son combat pour l'édification d'un nouvel Etat selon les principes de la démocratie et de la liberté. Après plusieurs semaines dans la rue et une peur constante d'un scénario macabre ressemblant à celui des pays arabes entrés en guerre civile, les Etats-Unis se disent «soulagés» de la décision «sage» du président Abdelaziz Bouteflika qui a agi selon les préceptes constitutionnels. Cette démission annonce la phase préparatoire de la transition politique et d'une sortie de crise graduelle du pays. Reste, par ailleurs, à définir, la marche à suivre pour amorcer la phase de la future transition en Algérie, après la démission du président Abdelaziz Bouteflika. Cette période «doit être fixée par les Algériens eux-mêmes» a indiqué le département d'État américain à peine quelques heures après l'annonce.
Cette réaction à vif démontre l'intérêt que porte Washington à l'évolution de la situation politique de l'Algérie. «Il revient aux Algériens de décider comment gérer cette transition en Algérie», a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino. Contrairement aux réactions vives et «salutaires», de Paris et Washington, de la démission du président Bouteflika, la Russie quant à elle, elle a mis en garde contre toute ingérence étrangère de ce qui se passe en Algérie d' «affaires intérieures du pays».
La Russie a attendu le lendemain de la démission pour réagir. Le Kremlin a affirmé par le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov que «tous les processus politiques qui se déroulent en Algérie relèvent des affaires intérieures du pays. Aucune ingérence de pays tiers ne devait avoir lieu». La Russie n'a pas changé de position. Depuis le début de la crise politique en Algérie, la Russie mettait en garde contre toute ingérence étrangère dans les affaires du pays. Dans sa déclaration, le Kremlin a fait part de sa volonté «de maintenir les relations économiques et d'autres avec l'Algérie et renforcer les liens de partenariats». La même déclaration a été relevée par la Chine qui a, également, appelé à «respecter les affaires intérieures du pays» et a averti «contre toute ingérence étrangère pouvant déstabiliser le déroulement de la transition politique».


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