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Moscou décide de renforcer son arsenal nucléaire



Moscou décide de renforcer son arsenal nucléaire
La Russie de Poutine a décidé de ne pas faire les mêmes erreurs que les dirigeants de l'ancien empire soviétique.Des erreurs qui ont conduit à l'effondrement du bloc de l'Est. Le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov s'est dit, hier, opposé «par principe» à toute nouvelle course aux armements avec les Etats-Unis.Entendre par là que Moscou ne dilapidera pas ses ressources financières en achat d'armes. Cette annonce a été faite au lendemain de la décision de Vladimir Poutine de renforcer la force de frappe nucléaire russe. «La Russie tente d'une façon ou d'une autre de réagir aux menaces potentielles, mais sans aller au-delà (...).Nous sommes opposés à toute course aux armements car cela affaiblirait nos capacités économiques. Nous sommes contre cela par principe», a affirmé M. Ouchakov.Devant la presse, le président russe a expliqué, en effet, que la Russie devait se défendre avec «ses forces armées et sa force de frappe» si elle est «menacée», car l'OTAN arrive à ses frontières. «Il y a des mesures prises pour transformer l'équilibre stratégique des forces.Bien sûr, cela ne peut que préoccuper la Russie», a abondé, hier, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Moscou a, rappelle-t-on, annoncé mardi renforcer son arsenal nucléaire de plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux, en réponse au projet américain d'installation d'armes lourdes en Europe de l'Est.Soldats et armes lourdes USLe quotidien américain New York Times a révélé dans le courant de la semaine que le Pentagone envisageait de déployer des armes lourdes, notamment des chars, pour une force militaire allant jusqu'à 5000 soldats aux frontières russes. Ce serait la première fois que les Etats-Unis déploient des armes lourdes dans des pays qui, avant de devenir membres de l'OTAN à partir de 1999, ont appartenu à la sphère d'influence de l'URSS au sein des forces du Pacte de Varsovie. «Tout cela force la Russie à prendre des mesures pour garantir ses intérêts et sa sécurité», a poursuivi M. Peskov, ajoutant que l'annonce du renforcement des capacités nucléaires russes ne devait pas «susciter d'inquiétudes». «La Russie, comme l'a répété à plusieurs reprises le Président, n'est pas en faveur d'une confrontation.Au contraire, nous recherchons des relations constructives et mutuellement bénéfiques avec nos partenaires», a-t-il affirmé, citant comme exemple la visite en Italie de M. Poutine, son entretien avec le président finlandais et le forum économique de Saint-Pétersbourg qui s'ouvre aujourd'hui.Malgré le discours rassurant de Moscou, la décision de Poutine inquiète de nombreuses capitales européennes. L'OTAN l'a même condamné immédiatement.A Berlin, le projet fait également peur. Les Allemands disent redouter une «escalade» dans les tensions Est-Ouest avec le renforcement de l'arsenal nucléaire russe.Missiles balistiquesMême si la guerre froide a pris fin il y a 25 ans, «les vieux réflexes de cette époque sont visiblement toujours vivaces», a regretté le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, sur le site internet de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, appelant à ne «pas céder à de tels réflexes» et à éviter de se «précipiter dans une escalade des mots puis des actes».L'annonce par le président russe Vladimir Poutine du déploiement cette année de plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux «est inutile et ne contribue certainement pas à la stabilité et à la détente en Europe», a insisté M. Steinmeier. «Nous devons éviter que tout ce que nous avons construit après la chute du Mur dans notre Europe pacifiée, avec tant d'efforts et de minutie, ne soit détruit en très peu de temps après l'éclatement de la crise en Ukraine», a poursuivi le ministre allemand.Dès mardi, l'OTAN avait jugé «dangereuse» la décision russe, prise en réponse au projet américain d'installation d'armes lourdes en Europe de l'Est, tandis que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, avait dit redouter un retour à la Guerre froide.La course aux armements du temps de la guerre froide, qui avait vu l'URSS et les Etats-Unis investir des sommes colossales dans le complexe militaro-industriel, a été l'une des causes de l'asphyxie de l'économie soviétique et de sa chute. La Russie a renforcé son budget militaire, qui représente désormais 21% de son budget total, soit le double par rapport à 2010, d'après le think-tank indépendant Gaïdar.




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