Algérie

Mortalité infantile Peut mieux faire



Le taux de mortalité infantile et maternelle a connu une légère baisse depuis 1999 jusqu'à 2007. Mais ce n'est pas suffisant, a estimé hier, le Professeur Djamil Lebane en affirmant «vu les moyens dont dispose l'Algérie ». «Des femmes et des nouveau-nés meurent parfois pour un rien quelques heures ou quelque temps après l'accouchement », a affirmé amèrement hier, au forum d'El Moudjahid, le Professeur Djamil Lebane, lors de son intervention au forum d'El Moudjahid. L'invité du forum a tenté, à travers une conférence -débat axée sur la vulgarisation et la promotion du programme national de périnatalité et de néonatologie, de mettre en relief les causes qui sont à l'origine de ces mortalités. Au-delà des causes déjà connues, le professeur a indiqué que parfois des mortalités sont dues à une perte de temps dans la prise en charge de la femme ou de l'enfant, un diagnostic tardif ou une ligne de conduite inadéquate. Le professeur a fait remarquer également que les conditions sociales de certaines femmes sont parfois à l'origine de la mortalité. Et pour mieux expliquer cette idée, il cite l'exemple de deux femmes, l'une algérienne et l'autre occidentale. «Si ces deux femmes perdent la même quantité de sang suite à une hémorragie après accouchement, la femme algérienne meurt mais la femme occidentale pourra à 99 % s'en sortir». Le professeur Djamil Lebane a, par ailleurs, contesté les chiffres avancés par le PNUD, dans son dernier rapport sur le développement humain en Algérie. Le rapport a fait état d'un taux de mortalité maternelle de 140 pour 100 000 naissances vivantes. Le professeur Lebane s'est interrogé, comment le PNUD a pu ressortir un chiffre pareil ? En argumentant : « Nous n'avons pas de statistiques fiables sur la mortalité maternelle ». Et d'expliquer que « la mortalité maternelle, reste en Algérie, un phénomène difficilement mesurable, en l'absence d'un système fiable de collecte de décès par cause». « Je ne sais pas comment les rédacteurs du rapport ont pu avoir des statistiques, sachant que l'enregistrement des décès maternels se fait uniquement au niveau des maternités, ce qui occulte totalement les décès survenant à domicile ou dans un autre service (chirurgie, réanimation, ou autres), même si la mortalité est maternelle » a—t-il tenu à préciser. Il a affirmé toutefois, que des enquêtes nationales menées par le ministère de la Santé, qui se sont faits sur la base des extrapolations, situent le taux de mortalité à 29 pour 100 000 naissances vivantes. Malgré la diminution du taux de mortalité, le professeur Lebane est persuadé que ces chiffres peuvent baisser davantage, si le secteur de la Santé met le paquet sur la formation continue du personnel et sur la sensibilisation et la prévention.


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