Algérie

Mort si... Edito : les autres articles



Mort si...                                    Edito : les autres articles
Pendant longtemps, l'Algérie aura servi à son corps défendant de laboratoire d'expérimentation de l'islamisme politique. Le défunt Hassan II fut l'un des fans de ce feuilleton de mauvais goût qu'il avait à c'ur de ne pas le voir jouer à domicile'
Pour l'ancien monarque, la défaite aurait été inévitable pour son royaume bien-aimé. Il eut tout le temps de voir à l''uvre à quoi ressemblerait une régence islamiste dans une Algérie qui dérapait dangereusement. La sentence fut alors implacable : voilà l'exemple à ne pas suivre, l'erreur à ne pas commettre.
Avait-il raison ' D'aucuns signent des deux mains. Preuve en est que le «laboratoire» algérien de l'islamisme n'a pas vraiment fait des clones ni au Maghreb ni ailleurs. Au Maroc, en Tunisie et même en Egypte, l'arrivée au pouvoir de ces faux prophètes des temps modernes, avec comme seul projet : «Allah Akbar» (Dieu est grand), est perçue comme une mort subite.
Puis vint Morsi...
Vingt ans plus tard, l'Egypte, Oum Eddounia devant l'éternel, étonne son monde et intronise un Frère musulman comme raïs. On est désormais dans la phase II de l'expérimentation à 20 ans d'intervalle. Avec cette particularité pour les Egyptiens d'avoir, théoriquement, bien examiné l'évolution du «phénomène» en Algérie avant d'avoir tenté l'aventure «in vivo». Il faut en tout cas espérer que l'alchimie politique égyptienne puisse éviter des malformations qui, s'ajoutant aux tares congénitales de ces mouvements, pourraient faire des dégâts.
Le monde, arabe notamment, est donc très attentif à cette deuxième mise à l'épreuve grandeur nature de l'islamisme politique. Rien ne dit que la solution Morsi va immanquablement échouer. Rien ne garantit non plus que les islamistes égyptiens vont éviter les erreurs fatales de leurs «frères» algériens. Il est incontestable que le contexte se prête à merveille pour ce courant qui a le vent en poupe. Comme le présageaient les analystes, le Printemps arabe a vite été suivi d'un orage islamiste.
C'était quasiment une fatalité dans une sphère géographique où les dictatures militaro-policières ont cassé des décennies durant tous les ressorts de leurs sociétés. Les «citoyens» des pays arabes avaient juste le choix entre vivre sous la botte des militaires ou se jeter dans les bras, pas forcément affectifs, des barbus de tous poils. Un dilemme existentiel. Le résultat, on le voit aujourd'hui avec ce cercle islamiste qui ceinture l'Afrique du Nord et qui vient de se refermer avec la victoire de Morsi. De Rabat au Caire, en passant par Tunis et bientôt Tripoli, le feu vert est désormais donné pour les islamistes. Seul Alger fait exception. Chez nous, ce courant est encore synonyme de mort. Il appartient donc à Morsi ' bien qu'escorté de militaires ' de prouver le contraire pour espérer répandre son contre-exemple et recevoir la baraka de son peuple et celle des peuples frères.


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