Algérie

Mort mystérieuse d'un Algérien



Mort mystérieuse d'un Algérien
Les responsables de la région de Rome ont demandé au gouvernement italien de fournir des explications sur la mort, dans des circonstances tragiques, d'un sans-papiers algérien, Salah Souidani, âgé de42 ans, décédé le soir du 19 mars, dans le centre de rétention de Ponte Galeria, à Rome. Des immigrés qui partageaient sa cellule ont affirmé que la victime, qui s'était sentie mal, a été rouée de coups par les agents qui surveillent le centre. L'un d'eux lui aurait même lancé : « Va acheter des médicaments dans ton pays » avant de le renvoyer, très mal en point, en cellule. Découvert mort le matin du 20 mars, les policiers auraient continué à accuser le pauvre malheureux de simulation et se seraient contentés de l'effleurer avec leurs chaussures pour s'assurer de son décès. C'est le deuxième Algérien, en moins d'un an qui décède dans un centre de rétention italien.Le premier, Zakaria Brifi, 20 ans, est mort en novembre dernier, dans le centre pénitenciaire Regina Coeli de Rome. Cette fois aussi, les responsables de la structure, affirment qu'il s'agissait d'« un toxicomane qui a succombé à un arrêt cardio-circulatoire, après avoir eu un malaise ». La version des autres détenus du centre d'identification et d'expulsion de Ponte Galeria est tout autre. L'un d'eux a raconté à une radio italienne Radio Popolare (le témoignage peut être écouté sur le site de l'organisation Melting Pot Europa) que Salah, arrivé au centre la veille se plaignait de douleurs à l'estomac, qu'il avait demandé de l'aide. Les policiers refusant l'accès aux volontaires de la Croix-Rouge auraient fini par l'accompagner à l'infirmerie du centre. Au retour, ils l'auraient accusé de simuler et l'auraient violemment frappé, avant de le renvoyer dans sa cellule.Sans se préoccuper de vérifier la véracité de ses propos et l'état de santé réel dans lequel il se trouvait, les responsables du CIE ont tout simplement préféré ignorer sa souffrance. Un sans-papiers témoin dénonce : « Ils (les policiers) l'ont frappé, je ne sais pas avec quoi. De retour dans sa cellule, il s'est allongé sur le lit et a commencé à prier. Il savait qu'il allait mourir. » Le soir même, Salah est mort, seul et sans aucun secours. Le lendemain matin, ses voisins de cellule, ont découvert son corps inanimé. Tout de suite après, une seule phrase a fait le tour du centre de Ponte Galeria : « Hanno ammazzato un Algerino ! » (Ils ont tué un Algérien !). Le témoin a affirmé à Radio Popolare que Salah Souidani avait le visage tuméfié, les mains et les pieds cyanosés. Le directeur du centre Fabio Siciliani a démenti que la mort ait été provoquée par des coups assénés par les policiers.Interpellé, le ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, appartenant au parti xénophobe de la Ligue du Nord, a affirmé qu'une autopsie sera faite et qu'une enquête administrative sera menée pour jeter la lumière sur les faits, ajoutant que c'est « une procédure normale dans de telles circonstances ».


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