Des plongeurs ont observé depuis quelques semaines une mortalité inhabituelle et inquiétante d’un nombre important de petits mérous et de badèches dans la partie orientale du golfe de Annaba, plus précisément autour de la plage de Draouche (wilaya d’El Tarf) là où sont implantés les projets en cours du Galsi (gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie) et d’une centrale thermique de 1200 MW.
Les individus retrouvés vivants par les plongeurs et les pêcheurs présentent des nécroses et nagent de manière déséquilibrée. Un comportement natatoire qui les conduit fatalement à la mort et à l’échouage sur le rivage où ils sont retrouvés inertes.
Deux espèces seulement de poissons sont touchées par ce phénomène troublant. Le mérou brun (Epinephelus marginatus) et la badèche (Epinephelus costae) dont des sujets ont été prélevés pour des analyses par des scientifiques du Laboratoire des sciences de la mer de l’université de Annaba.
Les chercheurs qui réservent leurs conclusions pour l’instant, car des analyses complémentaires doivent s’effectuer à l’étranger, n’ont pas caché leur inquiétude sur les effets de l’implantation de ces projets dans la zone écologique la plus sensible du littoral algérien.
Des cas similaires proviennent des plages de Hennaya et cap Rosa, plus à l’est, dans la direction des courants dominants.
Après les poissons, ce sera inéluctablement la mort du corail que va entraîner la hausse de la température de l’eau de mer avec celle de refroidissement rejetée par la centrale, estiment les universitaires.
La côte dans la partie orientale du golfe de Annaba et dans le golfe d’El Kala est la moins polluée du littoral algérien, pour ne pas dire indemne à ce jour de toute trace de pollution. Un état qui a avantagé jusqu’à aujourd’hui la survivance d’une diversité biologique marine exceptionnelle, d’importance méditerranéenne.
Des études menées par les parcs nationaux d’El Kala et celui de Port-Cros dans les années 1980 ont montré que la côte d’El Kala est une immense frayère et nursery de mérous d’où proviennent tous ceux du bassin occidental de la Méditerranée.
Le mérou brun est classé par l’Union internationale de la conservation de la nature (UICN) comme espèce menacée sur les côtes de la Méditerranée.
Slim Sadki
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Posté Le : 14/10/2011
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Slim Sadki
Source : El Watan.com du vendredi 14 octobre 2011