Algérie

Mort des colonels AMIROUCHE et SI HAOUÈS Nordine Aït Hamouda répond à Omar Ramdane



J'ai hésité avant de vous interpeller après votre récente 'pensée" sur la mort des colonels Amirouche et Si Haouès pour deux raisons.
La première est que je ne comprenais pas pourquoi vous vous exposiez aussi grossièrement et sans le moindre argument sur un dossier qui a traumatisé la nation, la deuxième est que j'attendais l'avis de vos compagnons de la Wilaya IV historique pour éventuellement réagir.
La première interrogation reste pour moi une énigme et je vous avoue que je n'ai pas écarté l'hypothèse de votre instrumentalisation pour susciter une polémique dans une conjoncture politique en tous points délicate ; la seconde a connu une réponse rapide : vous êtes, dans cette démarche, le seul cadre de la Wilaya IV à vouloir à tout prix disculper le clan d'Oujda. Et si vos compagnons ne veulent pas vous désavouer publiquement, ils esquivent toujours les lieux où vous êtes invité.
Lors de la sortie du livre de Saïd Sadi sur Amirouche, vous vous étiez singularisé en vous invitant au débat vif qui avait occupé l'opinion pendant une année pour annoncer que, selon vous, le général Massu avait déployé onze mille hommes en renfort dans le Hodna parce qu'une de vos unités... avait abattu deux harkis ! Les attaques autrement plus frontales qui nous avaient opposées, par presse interposée, au clan d'Oujda ne nous ont pas conduit à ne pas faire cas de votre 'pensée".
Cette fois, c'est devant un public de policiers garni de quelques collégiens que vous revenez à la charge pour nous redire que vous ne 'pensez pas que Amirouche et Haouès ont été victimes d'un complot", alors que le thème de la réunion à laquelle vous aviez été convié n'avait rien à voir avec les responsables des Wilayas III et VI.
Réfutant les faits, les documents et les témoignages, vous continuez à énoncer épisodiquement que 'vous ne pensez pas que...". Pas un mot sur les séquestrations des restes des deux martyrs qui ont révolté la nation.
Pourquoi l'implication du clan d'Oujda dans cette affaire et tant d'autres toutes plus scabreuses les unes que les autres vous perturbe-t-elle au point de prendre le risque de vous discréditer aux yeux des citoyens et, plus grave, de vos compagnons à commencer par ceux de la Wilaya IV dont les positions, à l'été 62 et plus tard, ont toujours été, quand elles se sont exprimées, en faveur de la légalité du GPRA et, plus généralement, des valeurs démocratiques niées et écrasées par ceux dont vous vous évertuez à nier les forfaits au mépris de toutes évidences.
Monsieur Omar Ramdane, vous êtes le seul officier de la Wilaya IV qui a survécu à la guerre que je ne connais pas. Mettons cela sur le fait du hasard. Mais quelle pression pèse sur vous, qui peut avoir tant de pouvoir sur votre conscience pour vous imposer de si terribles exercices '
Vous êtes mon aîné, mais je vais m'autoriser un conseil car j'ai trop de respect pour les anciens maquisards qui se sont éloignés du pouvoir depuis 1962. Si vous devez soulager votre conscience, faites-le franchement et honnêtement pendant qu'il en est encore temps. Quel qu'en soit le prix. Faute de quoi, vous serez encore sollicité pour couvrir les pages noires de notre histoire.
J'ai appris que le film réalisé sur Krim Belkacem évacue son assassinat. Prenez garde à ne pas être invité 'à penser" publiquement qu'il s'est étranglé à Frankfort en nouant sa cravate.
Avec ma fraternelle considération.
Nordine Aït Hamouda, fils du colonel Amirouche


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