Les principales
victimes du terrorisme d'Al-Qaïda sont les pays
arabes, les musulmans et l'Islam. L'élimination de Ben Laden porte un coup
sévère dans la chaîne de commandement de l'organisation terroriste. Cependant, la
vigilance est plus que jamais de mise pour les mois à venir.
Jusqu'en début de
l'après-midi d'hier, seul le groupe des libéraux démocrates au Parlement
européen a réagi, par la diffusion d'un communiqué, sa satisfaction de
l'annonce de la mort du chef terroriste d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden. Sans aucun doute, les responsables
européens vont abonder dans le même sens.
Ceci dit, il est évident que l'annonce de la
mort du chef terroriste ne soulage pas les seuls Occidentaux. Les pays arabes, de
loin les plus touchés par la violence terroriste d'Al-Qaïda,
ne sont pas en reste. Et pour cause, sur les quelque 120 attentats meurtriers labélisés Al-Qaïda, 114 ont
touché des pays arabes, contre 14 dans les pays occidentaux.
En plus des morts et blessés sur leur sol, l'image
des pays arabes s'est terriblement dégradée au regard des Occidentaux qui
amalgament, depuis le 11 septembre 2001, l'Islam avec la violence terroriste d'Al-Qaïda. En s'érigeant défenseur de l'Islam contre les
«croisés» occidentaux, Ben Laden et son organisation ont conforté les tenants
du «choc des civilisations» et accentué le fossé entre les pays musulmans et
l'Occident. Ben Laden a fait plus de victimes et de mal aux Arabes et musulmans
dans le monde que tous les intégristes, racistes et autres extrémistes réunis. L'Algérie
et son peuple sont l'une des principales victimes d'Al-Qaïda,
tant par le nombre de victimes que par la suspicion portée à l'égard de sa
sincérité dans la lutte antiterroriste. Combien de fois n'a-t-on pas mis en
cause l'armée et les services secrets algériens en leur attribuant la
manipulation, voire la complicité dans des attentats terroristes ? Alors que
l'Algérie fait face au phénomène terroriste, Ben Laden n'a pas hésité à adouber
la bande criminelle de Abdelmalek Droukdel
en lui concédant son label : Al-Qaïda au Maghreb
islamique (AQMI).
Cependant, faut-il conclure que la mort de Ben
Laden mettra un terme au terrorisme au nom de l'Islam ? Le croire serait naïf. Les
spécialistes en la matière redoutent une recrudescence des attentats. Sur ce
plan, les pays arabes sont le maillon faible où les terroristes peuvent frapper.
Les Occidentaux ont pris les devants pour élever le seuil de sécurité chez eux
et mettre en alerte leurs services spéciaux.
Néanmoins, la disparition de Ben Laden est un
sérieux coup porté dans la chaîne de commandement d'Al-Qaïda.
Dans ce genre d'organisation, la symbolique du chef et son influence sur le
groupe sont très importants. Quel que soit le successeur de Ben Laden qu'Al-Qaïda ne tardera pas à annoncer, il ne peut avoir le
triste prestige et l'influence de Ben Laden. Il est certain que le monde n'en a
pas encore terminé avec l'hydre terroriste, mais il est clair qu'Al-Qaïda n'aura plus la force des années 90 et 2000 et
l'espoir d'en finir un jour avec cette violence barbare au non de l'Islam n'est
plus du domaine de l'impossible.
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Posté Le : 03/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Bureau De Bruxelles : M'hammedi Bouzina Med
Source : www.lequotidien-oran.com