L'association des Amis de Miliana art et culture organise, le 1er novembre prochain, un tour pédestre de cette ville dans le but de rendre hommage aux 23 jeunes carbonisés un certain 31 octobre de l'année 1968.En effet, il y a 51 ans, un vaste incendie s'est déclaré à la forêt de Zaccar et les autorités locales de l'époque avaient embarqué des jeunes pour contribuer à éteindre le feu, mais sans aucune protection.
Résultat : 23 jeunes carbonisés par les flammes. Les familles ayant perdu l'un des leurs dénoncent le fait qu'aucune enquête n'a été diligentée pour situer les responsabilités et condamner les coupables. «Bien au contraire, le chef de daïra de l'époque a eu une promotion à Bruxelles», dénonce-t-on. «C'est un crime qui ne doit plus demeurer impuni (?).
Ceux qui ont donné l'ordre d'embarquer des jeunes et moins jeunes vers une mort certaine doivent répondre de leurs actes, et qu'ils n'oublient pas que même s'ils échappent à la justice des hommes, la juste divine est là», témoigne une dame sur la page facebook de l'association des Amis de Miliana art et culture. «Je pense toujours à cette mère meurtrie et inconsolable qui se rendait plusieurs fois par semaine au cimetière se recueillir sur la tombe de son fils. Pour la ville, ce fut un désastre. Elle fut amputée d'une partie du fleuron de sa jeunesse lycéenne, sportive et culturelle.
Les conséquences de cette tragédie pour la ville étaient perceptibles dès la levée du jour. J'entends encore le hurlement des sirènes celles du Zaccar et les autres, relayées au petit matin par celles des ambulances et les klaxons ininterrompus des véhicules transformés pour l'occasion en transport funèbre.
Je revois cette foule hagarde aux abords de l'hôpital qui ne cessait de grossir au fur et à mesure qu'arrivaient les véhicules de secours. Ces personnages que l'événement a complètement transformés et sur le visage desquels on pouvait facilement entrevoir la fatigue, un mélange de colère et d'incompréhension.
Priant le ciel que cesse ce ballet macabre pour brider l'élan du malheur et qu'il succombe à son tour. La colère et la tristesse qui se sont emparées de la ville étaient profondes», écrivait Khaled Chengab, un ancien de Miliana et vivant aujourd'hui à l'étranger et dont le témoignage est repris par plusieurs blogs et sites internet. Les organisateurs de la tour pédestre donnent RDV, à 8h, devant le jardin public de Miliana pour commémorer ce triste événement.
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Posté Le : 29/10/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Benzerga
Source : www.elwatan.com