Algérie

Mort d'un détenu palestinien : un expert de l'ONU appelle à une enquête internationale



Le Rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, M. Richard Falk, a appelé mercredi à une enquête internationale pour établir les circonstances de la mort du prisonnier palestinien Arafat Jaradat, décédé lors d'un interrogatoire dans une prison israélienne.
M. Jaradat était originaire du petit village de Saiir où il travaillait dans une station essence. Il était père d'une fille de quatre ans et un fils de deux ans et son épouse Dalal est enceinte de leur troisième enfant.
"La mort d'un prisonnier lors d'un interrogatoire est toujours une raison de s'inquiéter, mais dans ce cas, alors que les israéliens ont montré une habitude d'abus des prisonniers, la nécessité de lancer une enquête externe et crédible est plus urgente que jamais auparavant", a affirmé M. Falk.
Dans ce sens, il a soutenu que la meilleure approche pourrait être l'établissement d'une équipe médico-légale sous les auspices du Conseil des droits de l'homme de l'ONU".
Le Rapporteur spécial a fait savoir que l'évaluation du médecin légiste en chef palestinien, Dr. Saber Aloul, qui a assisté à l'autopsie effectuée en Israël, a établi "des traces de tortures sur le corps de M. Jaradat qui avait 30 ans au moment du décès et qui était en bonne santé".
Les autorités israéliennes affirment que M. Jaradat est mort d'une crise cardiaque, mais les conclusions préliminaires de l'autopsie ne précisent pas la raison du décès.
"A la lumière des conclusions du Dr. Aloul, qui affirme qu'il n'existe pas de preuves d'une maladie ou d'un problème cardiaque, et qu'il y avait des traces de torture sur le corps de M. Jaradat, une enquête internationale devrait être lancée", a indiqué M. Falk.
Selon lui, en tant que puissance occupante, Israël "a une responsabilité spéciale selon le droit humanitaire international de traiter humainement les palestiniens en détention, et la communauté internationale doit assurer que ces obligations sont respectées".
Par ailleurs, l'organisation israélienne de défense des droits de l'homme, B'tselem, a affirmé que plus de 700 détenus palestiniens avaient déposé des plaintes contre des agents de l'agence israélienne de sécurité "Shin Bet" pour des actes de mauvais traitement lors d'interrogatoires au cours de la dernière décennie. Mais pas une seule de ces plaintes n'a mené à l'ouverture d'une enquête criminelle.
Parmi les plaintes sur les violations israéliennes sont le transfert de prisonniers, dont des enfants, du Territoire palestinien occupé vers Israël pour des interrogatoires ou la détention, en violation de la Convention de Genève, la détention administrative de personnes sans inculpation ni procès, une pratique qui concerne actuellement 159 des 4.600 palestiniens détenus par Israël, et la détention en isolement pour les périodes prolongées d'interrogatoires sans accès à un avocat ou à des visites familiales.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)