Algérie

Mort d'un détenu à Tunis, la torture suspectée



Mort d'un détenu à Tunis, la torture suspectée
Le ministère tunisien de l'Intérieur a annoncé lundi avoir ordonné une enquête pour déterminer si la mort d'un détenu dans un commissariat de Tunis la semaine dernière était le résultat de tortures pratiquées par des policiers. "Une enquête administrative et pénale a été ordonnée. Un juge d'instruction a été chargé du dossier et attend les résultats de l'autopsie", a déclaré à la radio Shems-Fm le ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou. "Nous prendrons toutes les mesures qui s'imposent en fonction du résultat de l'autopsie", a-t-il ajouté. L'avocate de la famille du défunt a dit attendre les résultats de l'expertise médico-légale tout en étant convaincue que le jeune homme était mort des sévices qui lui ont été infligés. "Personnellement je suis sûre que la mort a été causée par la torture, mais j'attends les résultats de l'autopsie", a déclaré à la radio Express-FM Radhia Nasraoui, militante historique contre la torture policière, très répandue sous le régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali. "Je suis allée voir moi-même (le corps) samedi. J'ai vu des choses horribles, des blessures, du sang séché, des traces de violences au crâne, au visage, aux genoux, des traces de menottes aux mains et aux pieds", a-t-elle raconté. Selon la militante, le jeune homme, Walid Denguir, a probablement subi la torture "du rôti", lorsqu'on ficelle la victime pendant des heures en la faisant tourner sur elle-même. Le défunt était recherché dans le cadre de plusieurs délits, notamment de trafic de drogue. Il a été arrêté vendredi dans un quartier de la médina de Tunis et serait mort le même jour. Le ministre des Droits de l'Homme, Samir Dilou, issu du parti islamiste Ennahda, avait reconnu début octobre "que la torture persiste encore en Tunisie dans les centres de détention", près de trois ans après la révolution qui a chassé Ben Ali du pouvoir. Aucune enquête globale sur les méthodes de la police sous l'ancien régime n'a abouti, et selon les ONG de défense des droits de l'Homme, de nombreux responsables de sévices infligés aux détenus sont toujours en place au sein des forces de l'ordre.


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