Algérie

Mordjana



Mordjana
Résumé : Au moment où Mordjana discutait avec son mari, deux anciens voisins de la famille arrivent pour saluer la vieille Mimouna et l'assurer de leur sympathie. Cette dernière est tellement heureuse qu'elle leur demande de passer la nuit. Elle recommande à Mordjana de préparer un dîner traditionnel et revint vers son petit gendre pour le présenter à ses invités.Ahmed se joint à eux :-Alors Samir, comment va ton père, le vieux Aïssa '-Bien. Il était à la maison il y a deux jours. Depuis je ne l'ai pas revu.-Moi non plus, depuis plusieurs mois.Il se met à se gratter la tête :-Nous avons fait un long chemin ensemble lui et moi.Samir hoche la tête d'un air qui en disait long sur ses pensées :-Je le sais. D'ailleurs ce mariage de dupes auquel on avait été soumis Mordjana et moi pourra en témoigner.Ahmed s'insurge :-C'est lui qui en avait eu l'idée, il avait tout planifié avant de m'en parler. Crois-moi, je ne suis pas assez intelligent pour avoir recours à un tel procédé.-Oui. C'est Aïssa qui est intelligent. Toujours dans le mauvais sens bien sûr. Mais il se trouve que ce mariage avait été la plus belle chose qu'il n'ait jamais proposée.-Grâce à Dieu. Ma mère ne cesse de faire tes éloges. Je connais aussi les relations de Mordjana avec sa mère ces derniers temps. Saléha a toujours été insolente. Je suis désolé de savoir qu'elle t'avait mal reçu. Je reconnais aussi que je suis le premier à être condamné dans tout ce qui arrive dans la famille.-Une faute reconnue est à moitié pardonnée.-C'est ce qu'on dit mon fils. Désormais, je ne quitterai plus les miens. Dieu a été clément et m'a ramené à la raison. Des années durant, j'étais livré à moi-même et à mes démons. J'ai abandonné mon travail et les miens. Je suis irresponsable et un moins que rien.-Le passé est passé. Tu es là maintenant et au bon moment pour mettre de l'ordre dans la maison.-Oui. Grâce à Dieu, mon cher gendre. Ah ! Comme la vie peut parfois être cruelle.-Avec le commun des mortels, âami Ahmed. La vie ne fait pas de cadeaux, et tout le monde subit ses marasmes.Il se rappelle soudain Ilhem et les jumeaux. N'est-ce pas que lui aussi a été irresponsable et inconscient ' Les conséquences de ses actes ne seront pas sans incident sur son couple et sa famille.-Tu es pensif Samir.-Oui... Je suis plutôt fatigué.-Cela se comprend, tu viens de faire un long voyage. Va te reposer en attendant le dîner.Samir s'esquive. Laïd le précède vers une chambre et lui montre un matelas à même le sol, sur lequel il se jette tout habillé.Une fois seul, il cherche fébrilement son téléphone pour appeler la clinique puis Malika. Les nouvelles étaient toujours les mêmes. Il raccroche alors et s'endort sans demander son reste.Il faisait nuit. Une odeur de couscous émanait de la cuisine et embaumait les lieux. Des cris d'enfants parvenaient de la cour, et au loin on entendait le muezzin qui appelait à la dernière prière du jour (el-îcha).Samir avait dormi tout l'après-midi. La fatigue et les émotions avaient eu raison de sa résistance. Pour une fois, il apprécia son sommeil et se sentit beaucoup mieux dans sa peau. Il s'étire et tendit sa main pour chercher son portable. La porte de la chambre s'entrouvrit et Mordjana s'avance vers lui.-Alors, on s'est enfin réveillé 'Il redépose le portable sur une table basse et se frotte les yeux avant de répondre :-Je n'ai pas dormi autant depuis des lustres. On dirait que le fait de quitter la grande ville me permet d'être en meilleure forme.-Bien sûr... C'est bien plus calme chez nous.Elle porte la main à son ventre et sourit :-J'ai faim. J'aimerais que tu viennes partager notre dîner. Tout le monde t'attend. Yemma Mimoune veut que tu sois parmi nous ce soir.Il se lève et remet ses chaussures à la hâte :-Bien entendu... Je suis vraiment confus. Je venais justement pour elle en particulier, et ne voilà-t-il pas que je me dérobe à mes devoirs.-Non, tu ne t'es pas dérobé. Allah ghaleb, la fatigue a eu raison de toi. Grand-mère a apprécié ton geste et celui de nos deux anciens voisins. Elle retrouve enfin un peu de sérénité, après tous ces mois d'angoisse et d'épuisement. Mon père est revenu comme par enchantement le jour du décès. Tu te rends compte un peu '(À suivre) Y. H.




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