Algérie

Morale politique et morale sportive



Morale politique et morale sportive
Avant le premier mai, Ghrib ne concevait déjà pas une finale de Coupe d'Algérie de football sans la présence et le patronage de Bouteflika. Il appelait déjà à surseoir à son organisation jusqu'à ce que le Président soit physiquement en mesure de présider aux cérémonies de Dame Coupe.
Mais puisqu'il fallait un minimum de continuité de l'Etat, les contingences auront donc privé le sieur Ghrib d'une occasion encore plus opportune d'agiter, le jour d'un record d'audimat, le pacte 'rente contre soutien", que le pouvoir voulait entretenir avec un Mouloudia réputé mobilisateur de foules. Déjà qu'il ne pouvait décemment pas déployer sa militante banderole pétitionnant pour un quatrième mandat pour un Président hospitalisé, on a infligé aux chefs d'un club de masses l'affront de tendre le cou à un simple Premier ministre !
Et... En vaincu ! Difficile de soutenir l'office d'un quatrième triomphe le jour d'une défaite. Ce n'était pas là le scénario convenu pour cette finale post-électorale. Le Président absent, le MCA perdant, il manquait le personnage central et l'argument de campagne. Bref, il manquait ce rapport entre le triomphe sportif et la légitimité politique. Il manquait la raison d'être de cette finale qui aura, depuis des années, perdu sa finalité sportive !
Du coup, ce qui restait d'Etat dans cette tribune officielle ne comptait plus. Et ainsi, dans un ahurissant consensus d'incivisme, dirigeants, techniciens et joueurs sont convenus qu'ils pouvaient faire injure au pays, institutions et populations confondues, le contrat étant rompu. Mais, signe qu'au moment des pires dérapages des 'dirigeants", subsiste une salvatrice raison populaire, les supporters du MCA n'ont pas imité l'irresponsable attitude du collectif de club, assumant globalement la défaite avec une certaine sportivité. Et l'argutie de l'arbitrage n'a pas fait école.
La malsaine connivence entre le football et la politique ne date pas d'aujourd'hui. De la mère d'un artiste engagé attirée par le président de la JSK sur la pelouse du 5-Juillet à l'entraîneur étranger entré sans visa, en passant par le 'sachet" solennellement remis aux responsables de l'ESS par un ministre de l'Intérieur en campagne, le contrat tacite entre le pouvoir et les dirigeants de football est notoire : 'Apportez-moi votre 'peuple", je vous apporte ma bénédiction et ma caisse." Dans ce contexte d'affairisme politico-sportif, à ceux qui leur reprochent le crime de lèse-institutions, les dirigeants du MCA pourraient répondre ceci : 'Contre vos largesses, vous vouliez notre soutien, pas notre sens civique."
On observera que ce sont le MCA, symbole de l'engagement nationaliste du mouvement sportif de l'Algérie sous domination, et son sponsor Sonatrach, symbole de la souveraineté du pays sur ses ressources, qui ont été compromis par l'acte d'irrespect commis envers l'Etat. L''incident" est dans la logique des détournements claniques et affairistes du patrimoine historique. Pratique dont nos symboles, y compris le sigle fondateur du FLN, sont impunément les victimes depuis l'Indépendance.
Sans morale politique, il n'y a pas de morale économique, sociale, sportive ou autres.
À force de marchandages clientélistes de parts d'Etat, l'on peut s'inquiéter de savoir s'il restera bientôt quelque symbole national à préserver.
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
Nom
Adresse email


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)