Algérie

Montée en puissance de la mobilisation citoyenne


En septembre 2011, des marches contre la corruption ont eu lieu au Brésil, contraignant quatre ministres soupçonnés de corruption à démissionner. Ces marches avaient le soutien de la Confédération nationale des évêques du Brésil, de l'Ordre des avocats du Brésil et de l'Association brésilienne de presse (ABI), trois entités qui avaient montré leur engagement civique dans la lutte contre la dictature militaire (1964-1985).
L'Europe aussi est concernée. En 2009, d'importantes manifestations de rue avaient été organisées à Valence, en Espagne, pour protester contre la corruption du gouvernement de la Communauté autonome de Valence. Celui-ci a démissionné en juillet 2011.La protestation peut aussi prendre d'autres aspects. En Italie, cela faisait 16 ans que le quorum n'avait pas été atteint pour organiser un référendum. En juin dernier, ce fut le cas et environ 90% des Italiens ont rejeté la loi «d'empêchement légitime» permettant au président du conseil (Sylvio Berlusconi actuellement) de refuser de se présenter en justice. Ils ont également rejeté l'ouverture au privé de la gestion et de la distribution de l'eau. De même, les citoyens islandais ont refusé en 2010, par référendum, de payer le prix des fautes d'une banque, qui, après avoir proposé des rémunérations considérables des fonds prêtés, avait fait faillite. En France, l'association CCFD-Terre solidaire, relaxée le 30 septembre 2011 dans la plainte en diffamation déposée par un dictateur africain corrompu, observe une montée en puissance de la mobilisation citoyenne : 450 000 personnes se sont jointes sur Internet à la campagne : «Stop paradis fiscaux».
Universalisme des droits de l'homme pour lutter contre les abus
Des liens internationaux se construisent sur le plan européen, à partir notamment du réseau «Flare» (voir le «Soir Corruption» du lundi 5 septembre 2011). «Libera », membre du réseau pour l'Italie, a obtenu l'adoption d'une loi pour restituer à la société civile les biens mafieux saisis (autrefois mis aux enchères, ils étaient vendus à des prête-noms). Ce mouvement est embryonnaire à l'échelle mondiale, où l'Alliance des ONG contre la corruption doit encore s'appuyer sur l'ONU. Cependant, ces initiatives donnent toute leur importance à l'universalisme des droits de l'homme pour lutter contre les abus. En effet, comme le rappelle l'introduction de la première «Déclaration des droits de l'homme» de 1789, le mépris des droits de l'homme est la cause de la corruption des gouvernements. Face à ce mépris, l'article II de la Déclaration rappelle que la résistance à l'oppression demeure un droit naturel et imprescriptible. Tout pouvoir ne vit que de ceux qui s'y résignent. L'esprit de corruption tire sa force de la résignation, de l'indifférence, de la soumission... Mais il arrive que le pouvoir se délite par ses abus et que le peuple se refuse à l'oligarchie corrompue.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)