L'industrie automobile naissante en Algérie connaît un manque de proximité entre constructeurs (donneurs d'ordre) et sous-traitants (receveurs d'ordre) dont le rapprochement et l'échange est incontournable pour augmenter le taux d'intégration de l'industrie automobile et en particulier entre les sous-traitants et les constructeurs est une condition sine-qua-non pour bien booster l'industrie automobile naissante dans notre pays. Il faut reconnaître que cette industrie connaît une évolution progressive voire " exemplaire " dans certains de ses segments, mais des améliorations sont à opérer pour assurer surtout la " complémentarité " entre tous les intervenant dans cette " chaîne de travail " d'importance pour l'économie nationale d'une manière générale.Dans cet ordre d'idées, les sous-traitants estiment que pour réussir ce taux d'intégration il est d'importance capitale d'instaurer un canal d'information et de contact avec les sociétés de montage, l'accès aux crédits bancaires et au foncier industriel, et la formation d'une main-d'œuvre qualifiée et spécialisée. Il est évident, certes, que le manque d'informations constitue une entrave au développement du tissu industriel dont la filière de la sous-traitance automobile.
Il y a deux mois, le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi n'a pas omis de signaler que l'objectif n'est pas le montage des véhicules, même s'il constitue un jalon nécessaire d'apprentissage, mais plutôt la participation active au processus de fabrication avec une intégration progressive: "C'est la condition sine-qua-non du succès de l'implantation et du développement pérenne de l'industrie automobile dans notre pays".
De son côté, la présidente de l'Union professionnelle de l'industrie automobile et mécanique, Mme Latifa Turki Liot , avait même suggéré de travailler sur le moyen et long termes avec surtout l'objectif de mettre en place un "système de contrat de filière automobile". Ce type de contrat devrait regrouper le gouvernement, les donneurs d'ordre et les sous-traitants pour décider ensemble des actions à entreprendre et les moyens pour y parvenir, et ce, sans omettre de mettre en place des indicateurs industriels. Et là, il faut aussi reconnaître comme l'a si bien indiqué le P-dg de la société Sovac, qui active dans l'industrie de montage de véhicules Volkswagen en Algérie, Mourad Oulmi, en soutenant " que le rôle des constructeurs est primordial puisque ce sont eux qui choisissent les composants qui conviennent le plus à leurs véhicules, et c'est également eux qui rendent possible l'exportation des produits fabriqués localement ".
Et là, il est important de noter que parmi les recommandations des journées techniques sur la sous-traitance automobile qui ont eu lieu au mois de mars dernier figure notamment l'élaboration d'une "charte d'éthique entreprise" pour préserver les relations entre les constructeurs et les sous-traitants.
Les participants à ces journées techniques ont également appelé à "faire évoluer les rapports entre les constructeurs et les sous-traitants vers des relations de partenariat équilibré et porteuse de progrès pour les deux parties", s'inscrivant dans une vision à moyen et long termes notamment par l'élaboration d'une charte d'éthique entreprise pour préserver les relations constructeurs-sous-traitants.
En tous les cas, l'avenir de la sous-traitance est de bon augure puisqu'il faut bien rappeler que plusieurs professionnels du secteur de l'après-vente automobile ont exprimé, il y a quelques mois seulement, leur optimisme quant à la possibilité de développer un "fort réseau" de sous-traitance automobile en Algérie, permettant d'accompagner les efforts de l'Etat pour l'instauration d'une industrie mécanique locale homogène et complémentaire.
Ces professionnels ont appelé cependant "au maintien des importations de la pièce de rechange, tout en s'engageant dans une politique de développement d'une industrie locale en la matière".
"Nous sommes très optimistes quant aux capacités de notre pays de développer un fort réseau de sous-traitance automobile, mais il nous faudra une période transitoire, car ce genre de projets nécessitent de l'argent, de la technologie et de la formation", a estimé Faycal Daoudi, directeur général d'une société spécialisée dans la commercialisation de la pièce de rechange et équipements mécaniques. Sans commentaire.
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Posté Le : 06/05/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Saïd B
Source : www.lemaghrebdz.com