Apparemment, la fin des licences d'importation de véhicules et l'introduction du système d'usines fonctionnant en CKD/SKD est en train de produire les mêmes effets désastreux sur la facture des importations. Selon un bilan des Douanes algériennes, les importations globales de véhicules se sont établies à 2,13 milliards de dollars, en 2017, contre 2,12 milliards de dollars, en 2016. La valeur des véhicules importés par les usines de montage de Tiaret, Relizane et Batna en CKD/SKD (completly Knocked Down-Semi knocked Down), c'est-à-dire en lots déjà montés s'est établie, en hausse, de 84%, avec une facture de 1,8 milliard de dollars, en 2017 contre 897,35 millions de dollars, en 2016 (+101%). La facture des importations de véhicules finis (véhicules de tourisme, de transport de personnes et de marchandises) est passé eà 328,22 millions de dollars, en 2017, contre 1,22 milliard de dollars, en 2016, une baisse de 894 millions de dollars, alors que le nombre global des véhicules finis importés s'est établi, en nette baisse, à 18.255 unités, en 2017 contre 79.983 unités, en 2016. Le quota des importations de voitures pour 2017, avait ramené à un contingent de 55.000 unités, contre un contingent définitif révisé de 98.374 unités pour l'année 2016. En 2015, 300.000 voitures avaient été importées contre 439.637 en 2014, avant l'entrée en vigueur du système des licences.En fait, ce sont les lots de véhicules de tourisme CKD/SKD destinés aux usines de montage, où le taux d'intégration est quasi nul, en dépit du cahier des charges, qui ont fait gonfler la facture d'importation de ce type de véhicules à quelque 1,62 milliard de dollars, en 2017 contre 1,35 milliard de dollars, en 2016, une hausse de près de 265,4 millions de dollars (+19,6%). La facture des importations des collections CKD/SKD, servant au montage des véhicules de tourisme a ainsi, bondi à 1,51 milliard de dollars, en 2017, contre 734,4 millions de dollars, en 2016, en hausse de près de 779 millions de dollars (+106%). Par contre, la facture des véhicules de tourisme finis importés a baissé à 103,82 millions de dollars en 2017 contre 617,33 millions de dollars en 2016, une baisse de 513 millions de dollars (-83%). Le nombre des véhicules de tourisme finis importés a été de 7.552 voitures, en 2017, contre 57.245 voitures, en 2016. Ces véhicules de tourisme importés sont ceux qui avaient été commandés, dans le cadre des licences d'importation de véhicules, octroyées pour la dernière fois, en 2016. Par ailleurs, les importations des véhicules de transport de personnes et de marchandises et des collections CKD de cette catégorie de véhicules se sont chiffrées à 512,55 millions de dollars, en 2017, contre 767,7 millions de dollars, en 2016, une baisse de plus de 255 millions de dollars (-33,2%), selon les chiffres des Douanes. Pour autant, là également, la facture des importations en CKD des véhicules de transport de personnes et de marchandises a augmenté à 288,15 millions de dollars, en 2017, contre 162,96 millions de dollars, en 2016, en hausse de 125,2 millions de dollars (+77%). Par contre, la facture des importations de véhicules de transport de personnes et de marchandises a reculé à 224,4 millions de dollars (10.703 véhicules importés) contre 604,72 millions de dollars (22.738 véhicules), en baisse de 380 millions de dollars (-63%). Par catégories, les véhicules de transport de personnes ont été importés pour un montant de 18,12 millions de dollars (458 véhicules importés) en 2017, contre 48,75 millions de dollars (877 véhicules importés) en 2016. La valeur des véhicules de transport de marchandises importés a été de 206,3 millions de dollars (10.245 véhicules importés), en 2017 contre 556 millions de dollars (21.861 véhicules), en 2016, une baisse de près de 350 millions de dollars (-63%). Quant aux importations des parties et accessoires des véhicules automobiles (pièces détachées pour les automobiles finies...), elles ont progressé à 416 millions de dollars, en 2017, contre 395,2 millions de dollars (+5,24%), en 2016. En outre, les pneumatiques neufs ont été importés pour une valeur de 123,6 millions de dollars, en 2017 contre 144 millions de dollars en 2016, soit une diminution de 14,2%. En clair, avec ou sans licences d'importation, les importations de véhicules restent encore importantes, et le système CKD/SKD n'est pas économique, mais va fortement impacter les importations. En 2016, alors que le système des licences d'importations de véhicules de tourisme était en voie d'être abandonné, car boulimique en devises, la facture globale s'est établie à 1,292 milliard de dollars contre 2,038 milliards de dollars en 2015. Un an auparavant, les importations de véhicules avaient atteint 6,34 mds de dollars et 7,33 mds de dollars en 2013.
La baisse est donc spectaculaire entre 2013 et 2016, même si dans le même temps, des milliers d'emplois ont été perdus avec la mise en place des licences d'importation. Le comité interministériel chargé des programmes des licences d'importation, avait limité, pour l'année 2016, le contingent quantitatif d'importation de véhicules de tourisme à 98.374 unités contre un premier quota de 152.000 voitures. C'est vers la fin de 2015 que le ministère du Commerce avait annoncé l'arrêt du système FIFO (premier arrivé, premier servi), et la mise en place du système des licences.
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Posté Le : 18/02/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com