Précédée par des rencontres bilatérales entre le 22 et le 28 mars 2012, une rencontre informelle avec le groupe de travail chargé du dossier d'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est prévue le 30 mars 2012 à Genève afin de préparer le 11e round des négociations multilatérales prévu en juin, selon l'agence officielle APS, l'Algérie ayant répondu à 96 questions. Pour le ministre du Commerce, l'Algérie sera membre de l'OMC à la fin de 2012 : réalité ou utopie '
La dualité des prix, mesure par laquelle un gouvernement maintient des prix internes à des niveaux plus bas que ceux qui auraient été déterminés par les forces du marché et les restrictions à l'exportation, ne peut plus être de mise dans un contexte de libéralisation des échanges commerciaux et la dualité du prix du gaz pour des unités destinées à l'exportation, qui fausserait la concurrence internationale. En cas d'adhésion, les produits pétroliers, principalement les carburants, ne pourront plus bénéficier de prix brut à l'amont inférieur aux prix internationaux. L'accord insiste sur l'ouverture à la concurrence du marché des services énergétiques qui concernent toutes les activités, de l'exploration jusqu'à la mise à la disposition du produit au consommateur en passant par la production et le transport. L'environnement considéré comme un bien collectif est un domaine privilégié de coopération, l'objectif étant la préservation des équilibres écologiques, exigeant de mettre en place des normes de qualité de plus en plus strictes, l'Algérie devant s'engager à mettre progressivement en 'uvre les différentes recommandations des chartes sur l'énergie et l'environnement. Autre point d'achoppement, outre le piratage intellectuel, l'importance de la sphère informelle qui dépasse plus de 50 % de la superficie économique, entretenant des liens dialectiques avec la corruption et qui fausse la concurrence loyale. 3. L'adhésion ou pas à l'OMC dépendra donc grandement des rapports de force internes et d'une réelle volonté de clarification de la trajectoire future d'une libéralisation maîtrisée de l'économie algérienne allant vers une économie de marché concurrentielle conciliant l'efficacité économique et l'équité (justice sociale) évitant cette concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière et donc une lutte efficace contre la corruption qui prend une proportion dangereuse. Ceci n'est pas une question de lois déjà nombreuses, mais de pratiques sociales renvoyant à l'urgence d'une gouvernance rénovée. Ces contraintes, imposées tant par les accords d'association que de l'OMC, pourront-elles arrimer l'économie algérienne à l'économie mondiale et jouer le rôle d'un important facteur d'entraînement du développement économique et du progrès social ' C'est que la nouvelle politique économique algérienne devra mieux articuler le jeu du marché et l'action de l'Etat fondamental en tant que régulateur dans son rôle d'encadrement macroéconomique et macro-social, au sein d'un espace équilibré et solidaire, le défi étant l'arrivée massive sur le marché du travail de millions de jeunes dans les deux prochaines décennies. La question qui se pose alors est celle de la possibilité de modifier le régime de croissance pour atteindre un double objectif, aujourd'hui apparemment contradictoire : d'une part, créer les emplois nécessaires, d'autre part, améliorer la compétitivité internationale tout en distribuant davantage de revenus, notamment par le canal de la productivité des facteurs. C'est que la structure productive actuelle rend la croissance volatile et est soumise aux chocs externes, la ressource financière, l'importance des réserves de change n'étant pas synonyme de développement. La position extérieure de l'Algérie reste dominée par la faiblesse inhérente à sa spécialisation dans les hydrocarbures (faiblesse la production et les exportations hors hydrocarbures moins de 2% du total donc marginales et à l'intérieur de ces 2 % les demi-produits ferreux et semi-ferreux et les dérivés des hydrocarbures représentant plus de 60%), n'ayant pas de prise sur ses propres comptes extérieurs, qui ne dépendent que des cours du pétrole/gaz et du taux de change du dollar, le PIB par habitant évoluant de manière chaotique. Disposant d'une richesse naturelle éphémère, celle-ci étant amenée à s'épuiser, l'Algérie doit à la fois préserver cette ressource pour les générations futures et progressivement trouver des sources de revenus différents. Il s'ensuit que les niveaux de croissance nécessaires pour entraîner une amélioration significative de la situation, estimés à 8, voire 9% par an jusqu'en 2012-2020, semblent difficiles à atteindre à court terme. Pourtant, la concrétisation des réformes étant dans cette interminable transition depuis 1986 (neutralisation des rapports de force autour de la distribution de la rente qui permet une cohésion sociale fictive), par une meilleure gouvernance et visibilité dans la démarche, menée avec détermination et pragmatisme, devrait permettre à l'Algérie, du fait de ses potentialités et de sa situation géographique, de jouer le rôle de pays pivot au niveau de la région passant d'ailleurs par l'intégration du Maghreb, pont entre l'Europe et l'Afrique. Il ne faut pas vendre des utopies comme ces anciennes déclarations de responsables gouvernementaux repris avec fracas par la télévision officielle ENTV que l'Algérie serait membre de l'OMC en 2009, puis autre déclaration en 2010. Selon mes informations, à moins d'un changement notable de politique économique, l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce de l'Algérie qui est observateur depuis le 03 juin 1987 ne sera ni pour 2012 ni pour 2013. (Suite en fin)
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Posté Le : 20/03/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Mebtoul
Source : www.lnr-dz.com