Algérie

Monsieur Hulot s?invite au CCF


Entre satire et poésie Trois petites notes de musique, l?apparition incongrue d?un chien qui maraude dans un terrain vague avant de rentrer dans sa villa tout confort, suffisent : dès la première scène de Mon Oncle, Jacques Tati réussit à nous faire rentrer dans son univers tout en burlesque et en poésie. Le film, prix spécial du jury au festival de Cannes en 1958, a été projeté mercredi dernier au Centre culturel français dans le cadre de la journée thématique « Ville et cinéma : la maison moderne au cinéma ». Ce long métrage évoque les relations au sein d?une famille, les Arpel, installés dans une villa « higt-tech » aseptisée, et l?oncle trublion, Monsieur Hulot, personnage rêveur et décalé, qui vient semer le désordre au sein de ce petit monde si ordonné. Le film, réalisé à l?orée des 30 Glorieuses, décrit également la confrontation entre deux univers, celui des Arpel, moderne, mais froid et déshumanisant, et celui de monsieur Hulot, populaire et chaleureux. Un mode de vie encore villageois, avec son café « Chez Margot » et ses ménagères faisant leur marché qui disparaît peu à peu, sacrifié au profit de la future société de consommation. Dans la lignée des burlesques américains, le réalisateur sait mettre en relief les petits riens du quotidien pour en illustrer tout l?aspect comique, telle l?irruption désordonnée d?un chien dans le monde clinique d?une usine, la démarche sautillante d?une secrétaire. Un humour joyeusement ironique, impitoyable face à un certain mode de vie bourgeois quand il filme une garden party qui vire au désastre. Mais le long-métrage sait aussi se faire poétique, rempli de tendresse pour ses personnages. Nostalgique aussi, comme une sorte d?hommage à un monde qui n?a déjà plus cours, celui des petites gens d?un quartier de la banlieue parisienne des années 50. La musique d?Alain Romans et Franck Barcellini est pour beaucoup dans le succès du film. Gaie et entraînante, ses accords vous restent en tête et vous poursuivent toute la journée. Comme un dernier souvenir de la silhouette dégingandée de monsieur Hulot.
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