Algérie

Monsieur Chriki



Monsieur Chriki a 30 ans quand tout commence. Un groupe d?individus groupés autour d?une SPA à 22 actionnaires (privés) rejette les organisations nationalistes (publiques) pour lancer la guerre d?indépendance. Quand la souveraineté revient, la société (privée) de Monsieur Chriki est nationalisée dans l?intérêt national (public). Quelque temps plus tard, sa société est semi-privatisée, dans une tentative (privée) d?abandon du socialisme (public). Puis on privatise complètement son entreprise, Monsieur Chriki devenu entre temps fonctionnaire (public). Entre ces trois étapes, y a-t-il eu création de richesses ou de valeur ajoutée ? Non, puisque l?Etat a payé un DG de fonction, son téléphone, son chauffeur et son cageot quotidien de fruits frais pour rien, ou plutôt pour s?assurer d?un bon déficit (public) et d?un enrichissement (privé). En parallèle, le FLN, public, devient privé. L?Etat, national, est privatisé au profit d?une caste d?affairistes de la mémoire collective (publique) qui engendre des bénéfices personnels (privés). Monsieur Chriki ne comprend pas. En 1992, quand l?autre guerre (publique) éclate, les commandeurs la privatisent en formant des groupes (privés) pour combattre le terrorisme. Puis on négocie (en privé) pour accoucher d?une amnistie (publique). Monsieur Chriki est toujours là pendant que sa vie privée devient publique par le biais d?enquêtes d?habilitation du DRS. Aujourd?hui, Monsieur Chriki ne sait plus s?il fait partie de la sphère privée ou publique. S?il est autant déstabilisé, c?est qu?il sait que demain, quand les puissances de la planète décideront de revenir à l?étatisme, son pays va suivre, parce qu?il ne sait rien faire tout seul. Quand Belaïd Abdeslam sera encore une fois au pouvoir, Monsieur Chriki sait qu?il n?y aura rien d?autre à faire que de subir Belaïd Abdeslam ou les délires des autres dirigeants du moment.


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