Approchée vendredi en marge de la rencontre tenue à Oran de l'Association
démocratique des Français de l'étranger (ADFE) sur la situation au Moyen-Orient
et les perspectives de paix, Monique Cerisier Ben Guiga, sénatrice PS et
présidente du groupe d'étude sur la Palestine au Sénat français, a estimé que
son constat après les visites régulières qu'elle effectue en Israël et dans les
territoires palestiniens «est que l'on s'éloigne d'une solution durable dans
cette région». Chargée par le Sénat de l'établissement d'un rapport sur la
situation au Moyen-Orient en compagnie de l'ancien ministre français des
Affaires étrangères François Poncet, Mme Ben Guiga a estimé «que les chances de
la conclusion d'un accord de paix entre les parties en conflit n'existent plus
en raison de la poursuite de la politique de colonisation dans les territoires
palestiniens de Cisjordanie». De ce fait, explique la sénatrice, l'espace
territorial sur lequel devra s'ériger un Etat palestinien n'existe plus. A cela
s'ajoute la poursuite du blocus sur Ghaza et dont la reconstruction est
actuellement impossible notamment avec l'avènement du gouvernement de
Netanyahu.
Cette situation est aggravée, selon notre interlocutrice, par le conflit
inter-palestinien, entre le Fatah et le Hamas. «Cette crise interne donne un
argument supplémentaire pour Tel-Aviv pour refuser toute solution», ajoute la
sénatrice.
Sur la situation à Ghaza, Mme Ben Guiga a souligné que «l'activité
informelle, autrement dit la contrebande via les tunnels, a pris des
proportions inquiétantes et ce en raison de l'anéantissement durant les
bombardements israéliens de janvier dernier de toute l'infrastructure économique
à Ghaza». Et d'ajouter: «Ainsi, les usines et les ateliers ont été détruits et
les habitants se sont retrouvés sans emploi. La population locale est devenue
dépendante de l'aide humanitaire». Sur les séquelles de l'agression
israélienne, la sénatrice a rappelé que même les hôpitaux, au nombre de 10, ont
été touchés avec un seul but d'Israël: terroriser la population.
Au sujet des institutions internationales ciblées lors des bombardements
comme c'était le cas des dépôts de l'UNWRA qui contenaient des vivres et des
médicaments attaqués au phosphore et qui ont fait réagir le secrétaire général
de l'ONU qui déclarait à chaud que l'organisation internationale allait déposer
une plainte contre Israël, Mme Ben Guiga s'est montrée pessimiste étant donné que
toutes les tentatives d'enquêtes ont échoué en raison des blocages de Tel-Aviv.
En revanche, seules quelques associations israéliennes ont jusqu'à présent
entrepris quelques enquêtes notamment auprès des soldats pour délimiter la
nature des massacres ainsi que les cibles choisies.
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Posté Le : 05/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com