Mondial militaire : le trophée en Algérie

Les champions du monde sont arrivés, hier soir, à Alger avec la coupe. Mission accomplie après l'éclatante victoire face aux militaires égyptiens.
La Coupe du monde est depuis hier sous les couleurs algériennes. Ceux qui l'avaient déracinée l'ont fait intelligemment, le plan offensif a bien fonctionné surtout au niveau de l'amour qu'ils portent au pays. Ils ont laissé une belle et étincelante emprunte dans ce grand pays, cinquième puissance économique du monde, le Brésil, où le football est le plus populaire comme en témoigne les cinq coupes du monde acquises (1958, 1962, 1970, 1994 et 2002). C'est le pays du joueur emblématique Pelé mais aussi des Ronaldo, Ronaldinho, Robinho, Kaka (Ballon d'or 2007), Alexandre Pato, Daniel Alves da Silva. Et les nôtres quittent ce pays de référence avec une belle image. La fin de la rencontre est déjà confiée à l'histoire du football égyptien qui complétera une certaine page déjà entamée chez eux et au Soudan. C'est donc une leçon de combativité, d'adhésion, de cohésion, d'abnégation, de discipline et de respect mutuel autour d'un seul intérêt : remporter cette sacrée coupe. Pendant ce temps, quelque part, sous d'autres cieux, on négocie encore, on supplie, on essaie de convaincre, d'arracher un accord, puis celui de Papa et de la famille, «irai-je ou pas '» Voilà un jeu de cartes à proposer aux supporters en cette période de grandes vacances, «le jeu des 11 joueurs». Regrettable d'en parler mais alors qu'il s'agit pour lui d'aller taper fort sur des terrains pour laisser des empruntes à l'image de leurs prédécesseurs. Les anciens, ceux qui ont semé l'image de marque de notre football font un clin d''il au Franco-bosniaque. Le message est aussi simple que celui de notre Premier ministre, «faire confiance aux locaux tant au niveau des joueurs que des entraîneurs». Quel beau message plein de sens, de sérénité. Il ne faut pas aller piocher et semer ailleurs lorsque notre terre est fertile. Le gouvernement avertit, il gardera un 'il sur la gestion de nos différentes activités sportives notamment le football. Il y va aussi de l'image de marque du pays. Il est vrai qu'ils avaient procuré de la joie, mis le pays dans une ambiance extraordinaire, les fruits récoltés avaient du goût, leurs images partout sur des panneaux publicitaires mais le temps qui enseigne, lui, le talent, aujourd'hui, cela ne suffit plus. Une équipe désorganisée, indisciplinée et peu rigoureuse finira toujours par se laisser distancer. Qu'en pensent les supporters ' Da Mohand de Tizi-Ouzou est chauffeur de taxi. «Je n'ai pas dormi et j'ai suivi toute la rencontre avec un stress collé à la peau jusqu'à la fin, avant d'enchaîner avec ces Egyptiens qui nous lâchent pas.» Un athlète chez le kinésithérapeute de la cité Armaf de Chevalley dira : «C'est une belle et exemplaire victoire. L'entraîneur étranger va, j'espère, comprendre que l'Algérie recèle des potentialités de haut niveau et que sans l'artillerie administrative, nous pouvons réaliser des victoires, vous savez pourquoi ' Parce que nous avons le pays dans le c'ur, c'est ce c'ur qui provoque.» Une jeune judoka enchaînera «une coupe du monde, il faut aller la montrer à notre FAF, à la Ligue et l'Equipe nationale et leur expliquer qu'à c'ur vaillant, rien n'est impossible'» Un autre dans la salle réagit surpris «une coupe arrachée à qui ' Aux Egyptiens ! Le hasard fait bien les choses. Ils ont voulu man'uvrer mais une fois de plus la coupe leur échappe par la faute des Algériens. Bravo les nôtres». Au marché Meissonnier, le débat est plus chaud. Le nouveau sélectionneur fait l'objet de critiques tout comme les gestionnaires de la Fédération algérienne de football. «Tous sans exception, du président au dernier agent doivent dégager. Tout doit être refait et travaillé avec les locaux», lâche un jeune avant qu'une dame âgée se mêle à la discussion pour fustiger Halilhodzic, Raouraoua et les autres. Ainsi va le football, avec ses surprises, ses déceptions, ses étonnements, ses revirements, ses déchaînements et enfin ses interrogations.