Algérie

Mondial 2026: Trump ne veut pas d'une coupe du monde au Maroc



? Décidément, Donald Trump est en train de surprendre tout le monde, et pas seulement en politique, où ses décisions et déclarations créent à chaque fois la polémique et donnent lieu à des débats passionnés. Le hic, c'est que cette fois il s'agit de sport et pas n'importe quelle discipline, le football, le sport le plus populaire du monde et particulièrement de l'attribution de l'organisation de la Coupe du monde 2026. Certes, la politique s'est toujours occupée du sport, mais cette fois, il est inadmissible qu'un président d'un pays, aussi puissant soit-il, s'ingère dans un évènement sportif aussi attendu de par le monde.En effet, Trump a apporté son soutien à la candidature américano-canado-mexicaine à l'organisation de la Coupe du monde 2026 de football, tout en menaçant les pays qui soutiennent le Maroc, l'autre projet en lice, de sanctions politiques. «Les Etats-Unis ont mis au point un projet FORT avec le Canada et le Mexique pour la Coupe du monde 2026», a écrit M. Trump sur son compte Twitter. «Cela serait dommage que les pays que nous soutenons en toutes circonstances fassent campagne contre la candidature américaine. Pourquoi soutiendrions-nous ces pays quand ils ne nous soutiennent pas (y compris à l'ONU)», a-t-il ajouté. Par ces déclarations, le président américain s'est positionné d'une manière claire, mais on relèvera son double langage à propos du Mexique, accusé par le même Trump d'une migration sauvage et contre lequel un projet de construction d'une muraille de plusieurs centaines de kilomètres a été approuvé par le parlement américain. Bien que le locataire de la Maison Blanche n'est pas à une contradiction près, il n'en demeure pas moins qu'il s'aventure dans un domaine qui n'est pas le sien. Trump est même allé très loin en évoquant des «sanctions politiques» envers les pays qui soutiendraient la candidature du Maroc, qui a reçu l'appui de marque ces dernières semaines, dont celui de la France. «Je ne me vois pas ne pas soutenir un pays proche de nous», a ainsi expliqué début avril le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët. Et là, une question revient à l'esprit : Trump serait-il capable de mettre ses menaces à exécution contre la France, surtout que les rapports entre les deux pays sont au beau fixe, comme en témoigne la récente visite du président Emmanuel Macron à Washington, où ce dernier a été reçu en grandes pompes, malgré les différends existant entre les deux chefs d'Etat. Il faut avouer que même en dehors de la prise de position de Trump, la candidature nord-américaine faisait figure de favorite pour l'attribution du Mondial-2026.
La candidature nord-américaine très affaiblie '
Pensant bien faire avec cet énième tweet controversé, Donald Trump a fait certainement fausse route, portant ainsi préjudice à la candidature nord-américaine à l'organisation de la Coupe du monde 2026 de football. D'ailleurs, de nombreux experts estiment que le président américain, et contrairement à son objectif déclaré, a rendu un fier service à la candidature du Maroc. «Je pense que Trump a peut-être coulé la candidature», estime même Andrei Markovits, professeur à l'université du Michigan et co-auteur d'un livre sur le football aux Etats-Unis. «Cela donne aux pays qui n'avaient pas encore fait leur choix un prétexte bienvenu pour soutenir le Maroc. Beaucoup de pays aiment être en position de balancer sur les Etats-Unis. Si je devais parier, je dirais que c'est le Maroc qui a la main maintenant», assure M. Markovits. La candidature nord-américaine faisait jusque-là figure de grandissime favorite avec ses stades modernes et ses infrastructures, avant que Donald Trump ne crée la polémique avec cette intervention inopportune à plus d'un titre. En tout cas, il faudra attendre le 13 juin à Moscou, à la veille du coup d'envoi du Mondial-2018 en Russie, pour savoir à qui la FIFA attribuera cette première phase finale à 48 équipes.
La FIFA rappelle à l'ordre Trump
Forte de ses prérogatives renforcées par le nouveau système de vote démocratique après les grands scandales qui ont nui à son image et qui ont débouché sur les sanctions de nombreux dirigeants de confédérations et de pays, coupables de corruption, la FIFA a vigoureusement réagi. Cette dernière a rappelé à Donald Trump les règles éthiques sur l'organisation d'un Mondial et a mis en garde l'homme politique. «De manière générale, nous ne pouvons pas commenter des déclarations spécifiques en rapport avec le processus d'appel d'offres. Nous pouvons seulement nous référer au Règlement de la FIFA pour la sélection du lieu de la compétition finale», a indiqué la FIFA. Or, ces règles «contiennent un avertissement explicite contre les activités des gouvernements des pays soumissionnaires qui peuvent nuire à l'intégrité du processus d'appel d'offres et créer une influence indue sur le processus d'appel d'offres». Reste à savoir si l'instance envisage des sanctions qu'elle a déjà infligées par le passé à des gouvernements, qui se sont ingérés directement dans les affaires des fédérations sportives. En d'autres termes, la pression géopolitique mise par Trump sur ses alliés pourrait compromettre la loyauté de la candidature commune avec le Canada et le Mexique.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)