Algérie

Monde du travail : A quant le réveil de l'UGTA



La mauvaise passe que traverse l'Algérie en raison de la baisse des revenus tirés des hydrocarbures, conséquence de la chute persistance des prix du baril de pétrole sur le marché mondial depuis 2014, devrait impérativement pousser davantage à l'action collective qui est le meilleur moyen, la meilleure voie pour la maîtrise de cette situation du reste imprévue. Il peut ainsi s'agir d'une action collective participative pour faire bouger les choses.En effet, l'obsession du moment pour le gouvernement, c'est la maîtrise économique et financière, synonyme de temps de vivre de ses propres moyens car avec cette crise, les exigences et les besoins se multiplient et s'allongent. C'est dire que dans ce climat de petit "désarroi " l'essentiel doit être la revalorisation du travail productif tant il est observé la naissance de curieux comportements autrefois étrangers au monde du travail, à la classe ouvrière. On a l'impression que le goût du travail se perd. Tout le monde s'inquiète de ce phénomène né avec la crise. Face à ce phénomène, il est bien regrettable que ni l'UGTA ni encore ces syndicats autonomes accrochés à des doléances et revendications socioprofessionnelles souvent irréalistes sont en train de " bricoler " en matière de renforcement de la valeur du travail rentable. La crise n'a pas vraiment changé l'action syndicale pour une action collective participative, elle n'a pas non plus changé la " couleur politique " du monde syndical toujours en contradiction avec l'intérêt économique et social du pays et du monde du travail.
Voilà bien l'une de ces certitudes sociologiques que d'aucuns ne pensent même plus à faire valoir : la vertu du travail même plus à l'examiner de plus près. Les choses ne sont pas si simples.
Le divorce des syndicats avec l'action participative est, de fait, un phénomène récurrent prenant souvent une couleur politicienne à travers grèves les répétitives et autres manifestations ouvrières manipulées freinant ainsi la production tout en plaçant les obstacles sur le chemin du dialogue et de la concertation. La géographie des syndicats autonomes dans divers secteurs économiques et administratifs le montre clairement : une forte contagion de revendications est véhiculée juste pour mettre en ébullition le monde du travail. Face à cette incitation à l'anarchie des revendications, l'UGTA, première force syndicale du pays semble bien dépassée et impuissante à endiguer ces arrêts de travail tant ses structures syndicales pyramidales sont sclérosées par la grâce de responsables rentiers ; ils ne sont là que pour sauvegarder leurs privilèges..
On bute là sur un paradoxe qui constitue une clef de sauvegarde du climat social : la centrale syndicale UGTA a du mal à étendre son influence dans le monde du travail. Aussi pense-t-on, à juste titre, que l'UGTA de Sidi Saïd ne maîtrise pas le champ syndical et les forces déchaînées, en une mauvaise période comme celle que vit le pays actuellement.
Les troupes de Sidi Saïd ont tort de ne pas tourner leur regard vers la pollution du climat social : il ne dépend pas du gouvernement d'éliminer les maux contre lesquels se dressent les syndicats autonomes, il dépend de l'UGTA en tant que première force syndicale de les aggraver ou de les atténuer? Dans ces conditions et pour articuler positivement les contraintes syndicales et les attentes réelles du monde du travail, le bon sens voudrait que le SG de l'UGTA, Abdelhamid Sidi Saïd adopte une nouvelle feuille de route réfléchie, pondérée et nuancée, qui privilégie l'intérêt collectif du monde du travail sur les intérêts catégoriels.
En effet, la vocation de l'UGTA ne doit pas être déviée de son objectif historique qui est de maintenir durablement la solidité des fondamentaux de l'économie à travers la revalorisation du travail productif, à travers l'éloignement du monde du travail de la politique politicienne, dont la stabilité sociale permet de soutenir le développement des opportunités de croissance économique et sociale et la constitution d'épargne pour les générations futures.
Il est tout à fait clair que cette chance exceptionnelle, pour l'UGTA, d'avoir entre les mains, les possibilités de monopoliser le monde du travail, les problèmes fondamentaux des travailleurs, ne saurait être gaspillé au profit d'une politique syndicale de facilité.


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