Moncef Marzouki accueilli par «dégage, dégage» de la foule

Des incidents ont éclaté devant un bureau de vote après que des dizaines de citoyens ont accueilli Moncef Marzouki par des injures. L'incident a failli dégénérer au moment où le président sortant a répondu à la foule, chose qui a contraint les forces de sécurité à intervenir.Moncef Marzouki en tant qu'ex-président de la Tunisie ne s'attendait certainement pas à un tel accueil au moment où il s'est rendu dans le bureau à El-Kantaoui pour accomplir son devoir électoral. Dès sa descente de voiture, des huées se sont élevées et la foule a commencer à scander «Dégage, dégage». En réponse à cela, le président sortant a répliqué par qu'il serait de retour dans peu de temps, chose qui a provoqué la colère de la foule, prenant à partie Moncef Marzouki, chose qui a contraint l'intervention des forces de sécurité. C'est sous les «sifflées» de la foule qui scandait «Béji président» et «A'oudoubillah» qui veut dire, «Je me réfugie auprès de Dieu» que Moncef Marzouki, protégé par ses gardes-corps a quitté le bureau de vote. Le terme «A'Oudoubillah» est employé par les religieux, les fidèles et les pratiquants pour chasser le diable. Alors que l'incident était sur le point de prendre fin, des pro-Marzouki composés essentiellement de fans d'Ennahda et des militants de la dite «Garde de la révolution» sont venus en découdre avec la foule. Il a fallu l'intervention des forces de sécurité pour que le calme soit rétabli devant le bureau de vote. Les militants du président Moncef Marzouki ont immédiatement accusé les partisans de Béji Caïd Essebssi d'être à l'origine de ces incidents. Ce n'est pas le cas pour certains témoins qui ont indiqué que la foule n'a pas admis que Moncef Marzouki passe avant les électeurs qui attendaient devant le bureau de vote. «Nous avons demandé à M. Marzouki de respecter les électeurs et d'attendre son tour pour entrer dans le bureau de vote mais il a refusé de le faire», a indiqué un citoyen à la presse. Plusieurs autres témoins ont fait des déclarations à la presse indiquant que M. Marzouki est un simple citoyen en ce jour de vote et devrait respecter les autres citoyens qui ont formé la chaîne depuis 6 heures. Cet incident n'est pas le premier du genre, M. Moncef Marzouki a été pris à partie par la foule à plusieurs reprises. Lors de la commémoration de la date historique du début de la «Révolution» à Sidi Bouzid, plusieurs hauts responsables du pouvoir dirigé par Moncef Marzouki ont échappé miraculeusement au lynchage de la foule. Il est de même pour les obsèques des personnalités et des militaires assassinés où Moncef Marzouki et compagnie étaient indésirables.